Grosse fébrilité au RN. C'est ennuyeux pour un parti "césariste" ou "bonapartiste", un parti où on pratique un certain culte du chef. Souvenez vous du 1er mai 2015 devant la statue de Jeanne d'Arc à Paris, quand Jean-Marie Le Pen, mis au banc du parti par sa fille, s'adressait à la statue de la pucelle de Domremy : "Jeanne au secours !".
La succession, c'est précisément la question ici. Personne ne sait si Marine Le Pen, condamnée par la justice, pourra être candidate en 2027. Et cela suscite des tremblements dans le parti. Ces derniers temps, au RN, on avait inventé un concept : le "porte-avions".
L'idée, c'était de pousser la candidature de Marine Le Pen le plus loin possible. C'est elle, le "porte-avions", pour qu'en cas de problème, il puisse faire décoller l'avion Bardella et qu'il ait la plus courte distance à effectuer. Mais cette stratégie aéronavale, disons, connaît des ratés.
Jordan Bardella a manifestement mal pris les doutes exprimés ici et là sur sa capacité à prendre le relais le cas échéant. Trop jeune, pas prêt. Résultat : il a effectué une sortie maladroite dans Le Parisien dimanche dernier déclarant que si Marine Le Pen était "empêchée", ce serait bien lui.
Alors c'est pas terrible. D'abord parce que s'il a besoin de le dire, cela prouve que ce n'est pas si évident que cela, mais surtout cela a ulcéré l'entourage de Marine Le Pen. Mais pourquoi ? Parce qu'en disant cela, Jordan Bardella a torpillé le grand argument de Marine Le Pen selon lequel sa peine d'inéligibilité, avec exécution provisoire, était un scandale démocratique.
S'il y a un dauphin, et que tout est organisé, alors il n'y a pas vraiment de scandale démocratique puisque le RN aura, quoi qu'il arrive, son candidat. On aurait pu avoir l'impression que cette sortie de Jordan Bardella était orchestrée, organisée, prévue. Pas vraiment manifestement, ce qui a exaspéré l'entourage immédiat de Marine Le Pen.
Depuis tout le monde est fébrile, cela perturbe le partage des rôles entre Marine Le Pen et Jordan Bardella sur le plan opérationnel mais y compris sur le plan idéologique parce Jordan Bardella est censé incarner une ligne un peu plus libérale ou en tout cas un tout petit peu moins étatiste.
Il faut se souvenir de cette phrase qu'aimait répéter Jean-Marie Le Pen à son époque et qui n'est pas forcément un bon présage pour Jordan Bardella "Le destin des dauphins est parfois de s'échouer".
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