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Fronton de l'Assemblée nationale à Paris.
Crédit : PIERRE ANDRIEU / AFP
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Être souple, dans la vie, c’est une qualité. Mais en politique, être contorsionniste peut être le signe d’une gêne ou d’un embarras. La preuve par le RN et LFI (en plein débat sur l’Ukraine). Ne tentez pas de reproduire ces figures chez vous, surtout sans entraînement préalable.
Le 3 mars 2025, il y avait un débat sur l’Ukraine à l’Assemblée nationale, et Marine Le Pen, pour le RN, comme Aurélien Saintoul, pour LFI, ont fait des numéros impressionnants de souplesse.
Il faut à la fois mettre de la distance avec Vladimir Poutine, avec son nouvel allié Donald Trump – mais pas trop non plus pour le RN – le tout sans renier son euroscepticisme – ça, c'est valable pour les deux, et surtout sans se renier soi-même. Car cela fait trois ans que RN et LFI se tortillent sur le sujet ukrainien.
Rappelons que quelques jours avant l’invasion russe, Jean-Luc Mélenchon avait osé dire que l’agresseur, c'était l’Ukraine. Rappelons que Marine Le Pen a longtemps fait preuve de mansuétude envers le Kremlin, considérant, même après l’invasion, que l’Otan était une "organisation belliciste".
Trois ans, donc, que les deux rétropédalent laborieusement. Trois ans que les deux rechignent à chaque étape aux plans de livraisons d’armes à l’Ukraine. Ils n’ont voté aucune des résolutions en faveur de Kiev à l’Assemblée, LFI a même voté contre en mars 2024. Les partis doivent désormais faire le grand écart, avec chacun leurs contradictions.
Le RN, par exemple, a été, et reste encore, en partie, séduit par le "trumpisme", mais il a aussi un fonds antiaméricain qui demeure. Il doit également se distancier de Vladimir Poutine, pour faire oublier ses flirts passés, donc le compagnonnage avec Donald Trump devient gênant.
Alors Marine Le Pen a dit le 3 mars que la France avait "eu raison de soutenir l’Ukraine", bien que son parti n’ait pas soutenu les aides passées. Et maintenant que tout le monde parle de politique défense, il faut l’approuver, tout en condamnant toujours la dimension européenne. Si vous voyez une logique dans tout cela, bravo.
C’est dur d’entendre Donald Trump dire, la semaine dernière, que l’agresseur c’est "l'Ukraine", sachant que pour Jean-Luc Mélenchon, il y a trois ans, c’était "l’Otan l’agresseur". Alors LFI assure l’Ukraine de son côté par le biais d'Aurélien Saintoul, son "plein et entier soutien".
Ces paroles sont dites tout en n’ayant pas voté ce soutien et tout en dénonçant Trump qui retire le sien à Kiev et sans soutenir une défense européenne. Aurélien Saintoul a dénoncé le 3 mars "les éléments de langage de l’Europe puissance". Si vous n’avez rien compris, c’est normal !
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