Vous n’avez pas aimé la présidentielle ? Vous allez adorer les législatives ! Il y a énormément de bluff sur les élections législatives, depuis ce dimanche 24 avril au soir. Jamais la campagne pour l’élection suivante n’aura autant occupé les discours.
Les résultats ont créé l’espoir d’un troisième tour. L’idée d’une faiblesse d’Emmanuel Macron, propagée par ses adversaires, engendre ces espoirs démesurés chez tous les battus du premier et du second tour. Mais le plus probable, de loin, ce mardi, c’est que le Président réélu ait une majorité. Sans difficulté et sauf bévue de campagne monumentale.
Les projections et les calculs du bloc d’extrême droite et du bloc d’extrême gauche sont délirants. Au RN, comme chez LFI, les calculettes tournent à bloc et donnent des projections à plusieurs centaines de seconds tours favorables. Ils se voient en position de gagner dans une majorité de circonscriptions. Or, les calculs sont faux ou abusifs.
À cela, il faut ajouter deux limites à tous ces raisonnements optimistes. Leurs électorats respectifs ne vont pas se remobiliser à l’identique. D’autant que des électeurs jeunes ou populaires - ceux qui ont votés RN ou LFI au premier tour - sont ceux qui s’abstiendront le plus facilement en juin. Et seconde raison, les trois blocs du premier tour : la majorité d’Emmanuel Macron, le Rassemblement National de Marine Le Pen et la France insoumise ne sont pas encore stabilisés. Qui va s’allier et qui sera candidat pour qui ? Rien n’est encore acté ou assuré et ça peut largement modifier les résultats.
L’institut Harris-Interactive a fait ce travail pour le magazine Challenges, à partir des résultats et de ses sondages. Emmanuel Macron aurait, assez facilement, une majorité absolue. Il faudra juste voir comment elle se construit entre ses différents courants : En Marche historique, Modem, Horizons d’Édouard Philippe et toute la nouvelle vague de ralliés de fraiche date venus des Républicains et d’ailleurs.
Si Emmanuel Macron s’est isolé depuis son élection, dans sa résidence près de Versailles, c’est aussi pour préparer ces 577 élections à venir.
La question reste ouverte, là aussi. Le Rassemblement national peut faire une entrée fracassante à l’Assemblée avec une centaine de députés. Les Républicains, dans le meilleur des cas, pourraient conserver la moitié de leurs élus. À gauche, c’est plus compliqué, car ça dépendra vraiment s’il y a accord ou pas. La France Insoumise pour l’instant veut soumettre tous ses partenaires - socialistes et écolos - à ses conditions. Si ça se fait, là aussi, ce bloc pourrait approcher des 100 députés.
Avec ces hypothèses, encore une fois avant une campagne de sept semaines, cela veut quand même dire que les oppositions seraient vraiment représentées : et c'est important.
Il est plus facile de gouverner avec des oppositions, que sans oppositions. Cela évite de redécouvrir le Rassemblement National tous les cinq ans. L’adversité et la contradiction, c’est mieux aussi de l’avoir à l’Assemblée que sur les plateaux télés de débats continus ou dans la rue.
Mais dans l’immédiat, cette inconnue - qui sera la première opposition ? - pose un problème très pratique et très basique à Emmanuel Macron : qui choisir comme Premier ministre ?
En 2017, Édouard Philippe avait été choisi pour fracturer la droite. Une mission réussie. Cinq ans plus tard, face aux extrêmes, à la gauche radical et à la droite nationaliste où se trouve le dépassement politique ? Emmanuel Macron n’a pas fini de chercher un nouvel élan, cette "nouvelle ère" annoncée le soir de sa réélection.
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