Dans cette élection, tout est historique et inédit. L’exploit est d’abord là : le président sortant, Emmanuel Macron, a été réélu sans cohabitation avec un écart notable sur Marine Le Pen. L’homme qui avait gagné par effraction, bousculé le système, va présider la France pendant dix ans. Il réussit là où tous ses prédécesseurs avaient échoué, mais c’est une victoire, un exploit, sans triomphalisme. L’extrême droite progresse encore et bat un record de voix. L’abstention est quant à elle à son plus haut depuis 50 ans.
Dimanche soir, le champ lexical et les mots utilisés par Emmanuel Macron après sa victoire disaient tout. "Divisions", prononcé deux fois, "colères" prononcé deux fois aussi, "désaccords", "refus", "différences". Un vocabulaire qui ne correspond pas à une victoire. Il a consacré la plus grande partie de son discours à répondre à ceux qui ont fait barrage, à ceux qui se sont abstenus et à ceux qui ont voté Marine Le Pen. Une volonté de concorde assez peu compatible avec une action politique résolue.
Ce lundi matin, après l’avoir écouté, il reste une question assez ouverte : Que va faire Emmanuel Macron des cinq ans qui viennent ? Il y avait des réponses, dans sa campagne et dans son programme notamment. Le programme du premier tour, plutôt à droite avec la retraite à 65 ans, ou le programme du second tour, plutôt à gauche avec l’écologie en priorité des priorités ?
Je sais bien que ces termes, "droite, "gauche", sont usés, mais on en retrouve encore dans les urnes. Emmanuel Macron a fait la démonstration qu’il pouvait gagner avec un positionnement politique plastique habile. Cette stratégie a été très efficace pour asphyxier le vieux monde, les Républicains et les socialistes qui considéraient à tort que le pouvoir leur était dû.
Mais Emmanuel Macron a aussi donné aux extrêmes de l’oxygène comme jamais. La virulence de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, désormais tournés vers les législatives, en était la preuve dimanche soir.
Le président réélu doit donc, avec cette situation politique, recomposer une majorité qui va avec ce grand écart idéologique. Il doit aussi "inventer quelque chose" pour répondre à tous ces Français qui ne se sentent plus concernés par la politique. Ce "quelque chose" qu’il a évoqué ces dernières semaines est devenu dans son discours "l’invention collective d’une méthode refondée".
Mais alors le quinquennat à venir sera-t-il un quinquennat pour rien ? Toutes les bases pour qu’il ne se passe pas grand-chose sont en tout cas posées. Réparer le pays et retrouver son unité pousse plus à la prudence qu’à l’audace. Et pourtant, tout pousse au changement, justement pour répondre à l’abstention et au vote extrême.
Emmanuel Macron a été largement élu sans une grande campagne. Il lui reste à dire plus clairement ce qu’il veut faire de cette victoire désenchantée.
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