Mardi 15 juillet, lors d’une conférence de presse très attendue, François Bayrou a présenté un plan d’économies inédit de 43,8 milliards d’euros pour 2026. Objectif : redresser les finances publiques. Parmi les mesures, on retrouve notamment la suppression de deux jours fériés, le gel des prestations sociales, les coupes dans les effectifs publics ou encore la création d’une "contribution de solidarité" pour les plus fortunés.
Ce plan de rigueur, que François Bayrou assume comme un "effort collectif", divise fortement. Le débat est lancé, et il promet d’être houleux à l’Assemblée à la rentrée. L'opposition, notamment le Rassemblement national et le Parti socialiste, menace déjà de recourir à la censure si le plan n'est pas modifié. Sur RTL, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé à la "mobilisation" après les annonces du Premier ministre.
Que changeraient ces mesures si elles étaient appliquées ? Pierre Herbulot, chef adjoint du service économie, social et transition écologique, a répondu à vos questions.
Non, les taux de remboursement ne changent pas, mais certains patients vont quand même payer plus. L’exécutif veut faire contribuer davantage les gros consommateurs de médicaments. Aujourd’hui, à la pharmacie, les français payent tous 1 euro pour chaque boite de traitement, même ceux qui sont remboursés. C’est ce qu'on appelle une franchise et elle est plafonnée à 50 euros par an, mais le montant va doubler pour passer à 100 euros.
Autre piste évoquée : recentrer les exonérations accordées pour les affections de longue durée (ALD), telles que le diabète ou la maladie de Parkinson, uniquement sur les traitements directement liés à ces pathologies. Actuellement, près de 20% des Français bénéficient de ces exonérations sans avoir à avancer de frais.
Difficile à dire. Les estimations varient fortement, entre 1,5 et 6 milliards par jour. Selon un rapport parlementaire, un jour férié coûterait 3 milliards d’euros à l’économie. L’Insee, elle, parle de 1,5 milliard.
Le gain dépend du jour concerné : supprimer un mardi ou un jeudi, plus productifs, rapporte plus qu’un lundi ou un vendredi, moins sujets aux RTT. Certains secteurs (tourisme, commerce, transport) y perdraient, mais la hausse de la productivité des plus de 30 millions de Français compenserait.
Les plus riches paieront davantage. Les entreprises, elles, sont plutôt épargnées. Deux leviers pour les plus fortunés : un dispositif anti-optimisation imposant un impôt minimum, et une "contribution de solidarité", encore floue, visant notamment les patrimoines non productifs comme l’immobilier.
En revanche, pas de contribution exceptionnelle cette année pour les grandes entreprises, contrairement à 2024 où elles avaient apporté 8 milliards d’euros. Mieux : la suppression des jours fériés devrait doper leur productivité. La réforme de l’assurance chômage, censée remettre des français sur la route de l’emploi, doit aussi favoriser les recrutements.
Oui, l'État fait lui aussi des efforts à hauteur de 22 milliards d’euros, soit la moitié du plan. Le gouvernement prévoit un gel des dépenses de fonctionnement des ministères (hors Défense), la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires, et un gel des salaires. Un départ à la retraite sur trois ne sera pas remplacé.
Côté agences publiques, plusieurs fusions sont à venir : l’IFPEN, l’ENAP, l’EPV pourraient disparaître ou être restructurées. Tout ça fait un peu plus de 10 milliards. L’autre moitié des économies viendra d'une meilleure maîtrise des dépenses sociales et de celles des collectivités.
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