Après une attaque au couteau mortelle dans un lycée de Nantes, jeudi 24 avril, François Bayrou a émis l'hypothèse d'installer des portiques dans les écoles. Cette idée a suscité l'opposition de la gauche, mais reste plébiscitée à droite. Pour Manon Aubry, eurodéputée LFI, cette proposition est une "course à l'échalote" sécuritaire.
"Ça coûte 100.000 euros par établissement scolaire. Il y a 12.000 établissements scolaires dans notre pays, donc vous faites rapidement le calcul", a-t-elle argumenté vendredi 25 avril. La cheffe de file des eurodéputés LFI a aussi fait valoir que les élèves devraient venir à l'école plus tôt. "Il va y avoir des attroupements devant les établissements scolaires, attroupements qui peuvent être la cible d'un déséquilibré", a-t-elle ajouté.
Quelques heures après l'attaque qui a fait un mort à Nantes, François Bayrou avait estimé que l'installation de portiques à l'entrée des établissements scolaires était "une piste" pour éviter de nouvelles attaques au couteau dans les écoles. Vendredi, il a répété que cette option était envisageable.
Le Premier ministre y voit "une manière que ce genre d'armes ne puisse pas circuler aisément". "On ne peut pas rester sans rien faire les bras croisés en disant, mais c'est comme ça, il y a toujours eu des couteaux", a-t-il plaidé.
Mais "on ne va pas réussir à fouiller chacun des élèves dans notre pays", a répliqué Manon Aubry, appelant à traiter "les causes" de la violence dans les milieux scolaires. "Vous avez en moyenne un psychologue dans nos établissements scolaires pour 1.500 élèves", a-t-elle dénoncé. Le suspect a été hospitalisé jeudi 24 avril au soir après un examen psychiatrique.
La santé mentale, "un sujet tabou", "on n'en parle pas assez, et peut-être que c'est une des pistes", a fait valoir le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, candidat à la présidence du PS. La députée Sandrine Rousseau a exhorté à "voir les enfants" se trouvant "derrière les couteaux". "Les enfants en France vont extrêmement mal", a-t-elle appuyé, évoquant le délabrement de la psychiatrie et pédopsychiatrie.
À droite, l'option des portiques est vue comme une solution, le patron des députés LR Laurent Wauquiez, ex-président d'Auvergne-Rhône-Alpes, rappelant en avoir fait installer dans des lycées de sa région "dès 2015", "pour lutter notamment contre les intrusions d'armes".
"Nous avions proposé des expérimentations, portiques de sécurité, reconnaissance faciale, dans les lycées. Elles ont été refusées. Il est temps de revoir ces décisions, et d'agir fermement pour protéger nos enfants", a appelé sur X le maire de Nice Christian Estrosi.
De son côté, Éric Ciotti, chef de file des députés UDR, a rappelé que "la sécurité des établissements scolaires doit être absolue. Portiques de sécurité, vidéo-protection avec reconnaissance faciale, il ne faut rien s'interdire". "On doit mettre des portiques. Maintenant, il faut y aller", a renchéri sur RTL le député RN Sébastien Chenu, battant en brèche l'argument de leur inutilité.
La secrétaire nationale du syndicat policier Unité, Linda Kebbab, a cependant mis en doute la pertinence de ces portiques. "Dans l'immédiateté, on peut se dire que le portique peut apporter une sorte d'assurance aux familles. Mais encore une fois, le portique ne va pas pouvoir tout détecter", a-t-elle martelé, appelant à ne pas faire des établissements scolaires "des salles d'embarquement".
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