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Mort de Karen Carter : l'énigme sanglante du village de Trémolat

PODCAST - "L'Heure du Crime" revient sur l'affaire Karen Carter. Cette Britannique de 65 ans, installée dans le paisible village de Dordogne, a été tuée à coups de couteau devant chez elle en avril 2025. Les enquêteurs sont sur la piste d'un familier de la victime.

Vue du village de Trémolat et de la vallée de la Dordogne

Crédit : Philippe Roy / Aurimages via AFP

L'INTÉGRALE - Karen Carter : l'énigme sanglante de Trémolat

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L'INTÉGRALE - Karen Carter : l'énigme sanglante de Trémolat

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L'ENQUÊTE - Karen Carter : la jalousie est-elle la raison de sa mort ?

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Jean-Alphonse Richard - édité par Thomas Bernardon

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Mardi 29 avril 2025, peu après 22h00, Jean-François G. roule sur la route de la Soulalève à Trémolat, un petit village de 652 habitants, posé sur une boucle de la Dordogne. Il va rejoindre son amie Karen Carter avec qui il vient de passer une partie de la soirée. Arrivé au hameau de Nardoux, il aperçoit le Dacia Duster de Karen garé devant sa vieille maison en pierres. Jean-François se gare. Il aperçoit tout de suite Karen qui gît au sol à côté de sa voiture. Elle baigne dans une mare de sang. Elle a été poignardée. 

Autour de minuit, Jean-François G., 74 ans, est placé en garde à vue par les gendarmes de la brigade de recherches de Bergerac. Il est le dernier homme à avoir vu Karen Carter vivante. On vérifie son emploi du temps. Cet ancien cadre supérieur, retraité, explique avoir passé une bonne partie de la soirée chez lui en compagnie de Karen à Trémolat. Il avait organisé une soirée amicale de dégustation de vins. Plusieurs personnes étaient présentes. Il entretenait une liaison avec Karen. Il est rapidement mis hors de cause. 

Jeudi 30 avril, lendemain de la mort de Karen Carter, le village de Trémolat se réveille dans la stupéfaction. L'Anglaise, installée depuis une dizaine d'années ans dans ce coin tranquille, aux limites du Périgord Noir et du Bergeracois, était une figure locale. Elle tenait deux chambres d'hôtes dans sa vieille maison en partie restaurée. Avec d’autres habitants, elle gérait le Café Village, le bar-restaurant associatif de la commune. Elle avait aussi lancé l'aventure des Reines du Foot, une équipe de joueuses de plus de cinquante ans vite surnommées les "mamies foot". 

Un triangle amoureux

Les gendarmes de Bergerac et ceux de la section de recherches d'Agen estiment que l'assassin connaissait parfaitement les habitudes de Karen Carter.  Quelqu'un qui savait qu'elle était partie le soir du drame à une soirée de dégustation de vins au village de Trémolat. Il suffisait de l'attendre à son retour. Les buis et la végétation qui cernent la maison offrent une cachette idéale. 


Les gendarmes s'intéressent rapidement à une habitante de Trémolat, Marie-Laure A. C’est Jean-François G., l’ami de cœur de Karen Carter, qui a attiré l'attention sur cette femme, une ancienne aide-soignante. Quand il a été entendu par les enquêteurs, Jean-François a expliqué que Marie-Laure le poursuivait de ses assiduités depuis des mois. Elle avait quitté son mari. Elle était persuadée qu'elle allait refaire sa vie avec lui. Il l'avait éconduite. 

Mercredi 30 avril 2025, Marie-Laure A. est placée en garde à vue. Elle conteste toute implication dans ce crime. Les gendarmes perquisitionnent à son domicile. Aucun objet, aucun indice retrouvé. Marie-Laure A. dispose d'un alibi pour la soirée du 29 avril. Après quarante heures de garde à vue, elle est libérée. "Quand on voit les jets de sang, on sait directement que l’agresseur a été couvert de ce sang. Cela laisse supposer une planification et c’est là où ce n’est pas très compatible avec l’état mental de cette dame", indique le général François Daoust dans L'Heure du Crime, sur RTL. 

Le lancement d'un appel à témoins

L'enquête note que Karen Carter était au cœur d'un divorce compliqué avec son mari Alan. Le couple avait acheté ensemble trois maisons en France et à l'étranger. Les discussions concernant le partage de ce patrimoine conséquent étaient tendues. La piste d'un assassinat commandité par un mari qui aurait peur de voir s'échapper la fortune familiale, est étudiée. 

Mercredi 26 novembre 2025, les gendarmes lancent un vaste appel à témoins. Les enquêteurs de la section de recherches d'Agen souhaitent recueillir de nouveaux témoignages. Un détail, même insignifiant, qui pourrait relancer les investigations. "En général, quand un appel à témoins est lancé, c'est que l'enquête patine", estime Vincent Gautronneau, journaliste police-justice au Parisien / Aujourd'hui en France.

Six mois après la mort violente de Karen Carter, le village de Trémolat balance toujours entre doutes, suspicions et espoirs que l'enquête aboutisse. Le portrait de la victime reste accroché au Café Village. "J'ai eu la crainte qu'on ne rouvre pas le café après le drame. Mais il a été décidé de continuer", confie une bénévole dans le journal Sud-Ouest. Une manière de rendre hommage à l’Anglaise assassinée.

Les invités de "L'Heure du Crime"

- Vincent Gautronneau, journaliste police-justice au Parisien / Aujourd'hui en France
- Général François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. Professeur de sciences criminelles à l’Université de Cergy-Paris. 

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