Voiture tombée dans une piscine, protoxyde d'azote, noyade… Ce que l'on sait de l'accident qui a fait trois morts dans le Gard

C'est un drame qui s'est noué à l'issue d'un concours de circonstances improbable. Ce mercredi 3 décembre, trois personnes sont mortes dans un accident de la route, à Alès (Gard). Le conducteur a raté un virage et percuté le muret d'un pavillon, avant de terminer sa course dans la piscine d'un pavillon. 

"Les trois personnes à bord, âgées de 14, 15 et 19 ans, sont décédées, a priori par noyade", a indiqué Abdelkrim Grini, le procureur d'Alès, qui a ordonné une enquête pour "recherche de la cause de la mort". 

Les trois corps ont été emmenés à l'institut médico-légal de Nîmes pour y être autopsiés, un retour toxicologique étant attendus dans les jours qui viennent. D'après une source proche de l'enquête, des bouteilles de protoxyde d'azote ont été retrouvées dans le véhicule. 

L'enquête qui permettra de comprendre les causes du drame a été confiée au commissariat de la police nationale à Alès, tandis que le parquet a diligenté une expertise accidentologique.

Que s'est-il passé ?

Vers 2h du matin, une voiture avec trois jeunes garçons à bord a raté son virage et percuté le muret d'un pavillon où il y a une piscine. La voiture a défoncé le muret, s'est retournée et est tombée à l'intérieur de la piscine, sur le toit, les quatre roues en l'air", a expliqué à l'AFP le procureur d'Alès, Abdelkrim Grini. 

À ce niveau de la route, une courbe ne permet pas d'aller à plus de 50 km/h, d'autant plus au milieu de la nuit, vers 2h du matin, et sous une pluie abondante dans le Gard. Vraisemblablement, la voiture a percuté un muret sur le flan gauche, tombant dans un jardin protégé seulement par un grillage brise vue.

D'après nos informations, le propriétaire d'un pavillon, un boulanger, a découvert le véhicule sur le toit dans sa piscine et appelé la police vers 5h45 ce matin. 

Morts par noyade

Les pompiers ont eu beaucoup de mal à accéder aux passagers de la voiture. Au fond du bassin de plus d'1m50 de profondeur dans lequel la voiture - faisant sensiblement les mêmes dimensions - s'est emboitée, il leur était impossible d'ouvrir les portières. Les pompiers ont vidé la piscine pour intervenir sur l'automobile, entièrement immergée dans l'eau excepté les roues.

"C'est vraiment le comble de l'horreur. C'était impossible pour les passagers d'ouvrir les portes. Ce n'est pas le choc de l'accident qui les a tués. Ils se sont retrouvés la tête retournée, dans de l'eau glacée, incapables de sortir. Ils n'avaient aucune chance", a estimé Abdelkrim Grini, pour qui cet "accident" relève d'un "concours de circonstances invraisemblable".

Les premières constatations laissent penser que les trois jeunes sont morts de noyade, confirme le procureur d'Alès Abdelkrim Grini évoquant des "circonstances improbables".

Que sait-on des trois personnes à bord ?

Pour l'heure, nous n'avons pas de certitudes sur l'identité du conducteur et sur son aptitude à tenir un volant. Selon les informations du Parisien, il s'agirait du mineur de 14 ans. Ce dernier aurait par ailleurs consommé du protoxyde d'azote. D'après BFM qui se fait écho des premières constatations du médecin légiste, aucune des victimes n'était attachée.

Selon les informations d'Ici Gard Lozère, les trois jeunes étaient connus de la justice pour des faits de trafic de stupéfiants. Ils étaient des "petits revendeurs", a précisé le parquet. Le mineur 15 ans, originaire de Nevers, avait été placé en garde à vue ce week-end pour offre et cession de stupéfiant en flagrant délit. Il aurait été remis à la protection judiciaire de la jeunesse et avait réussi à fuguer.

Du protoxyde d'azote retrouvé dans le véhicule

"Plusieurs bouteilles", voire "de nombreuses bouteilles" de protoxyde d'azote "ont été retrouvées dans le véhicule" accidenté, a appris l'AFP de sources policières. Selon des informations complémentaires de BFM, en plus des bonbonnes de protoxyde d'azote, les policiers ont également découvert moins d'un gramme de résine de cannabis ainsi que quelques dizaines d'euros et des bouteilles d'alcool vides.

Pour rappel, le protoxyde d'azote, que l'on appelle aussi plus familièrement "proto" ou "gaz hilarant", est un gaz utilisé en cuisine (pour les siphons à chantilly par exemple), comme le rappelle le gouvernement dans une note consacrée à ce sujet. Or, l'usage de ce produit vendu sous la forme de cartouches ou de bonbonnes a été détourné ces dernières années. Dans un contexte festif, les jeunes inhalent le gaz par le biais d'un ballon. Cette prise a un effet rapide chez les consommateurs : euphorie, fou rire incontrôlable, état de flottement, distorsions sensorielles… 

Cette pratique n'a plus à prouver sa dangerosité. Il y a une semaine, Marine, adepte du protoxyde d'azote, expliquait sur RTL prendre entre 200 et 250 cartouches par soirée. Cela lui a valu d'être hospitalisée à plusieurs reprises. Le gaz hilarant a aussi été récemment à l'origine de plusieurs drames routiers, comme par exemple début novembre à Lille, où un jeune homme de 19 ans a été mortellement percuté par un automobiliste ayant consommé ce gaz et fuyant la police. 

Aujourd'hui, la vente de protoxyde d'azote aux mineurs est interdite. La violation de cette interdiction est punie de 3.750 euros d'amende. En janvier 2025, une proposition de loi a été adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale pour restreindre l'achat de protoxyde d'azote aux professionnels uniquement, excluant de fait les particuliers.

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

Je créé mon compte Se connecter

S’abonner à la Newsletter RTL Info