Une jeune fille de 17 ans retrouvée morte à Roubaix, du protoxyde d'azote retrouvé en grande quantité chez elle

Manel, une adolescente âgée de 17 ans a été retrouvée morte ce dimanche 16 novembre en début d'après-midi dans un appartement situé au dernier étage de son petit immeuble à Roubaix. Elle y avait passé la soirée de samedi avec d'autres jeunes. 

Selon le parquet de Lille, qui a confirmé l’information ce lundi 17 novembre, les secours et les policiers ont été alertés par une voisine inquiète de ne plus avoir de nouvelles de la jeune fille. À leur arrivée, ils ont découvert son corps sans vie ainsi qu’une trentaine de bonbonnes de protoxyde d’azote de grande contenance et des ballons de baudruche utilisés pour inhaler, selon une source policière.

Dans un premier temps, les autorités avaient indiqué que la victime était âgée de 18 ans, avant de rectifier : elle n’avait que 17 ans, nous a confirmé le parquet de Lille. Il a annoncé avoir ouvert une enquête en recherche des causes de la mort. L’enquête a désormais été confiée au quart de Roubaix. 

"Les investigations médico-légales sont en cours pour déterminer l’origine exacte du décès", a précisé le parquet, sans privilégier pour l’heure aucune piste. La présence de nombreuses bonbonnes de protoxyde d’azote ont toutefois interrogé les enquêteurs. Il faudra attendre les résultats de l'autopsie pour en savoir plus. 

Les habitants du quartier boulversés

La jeune fille a été décrite par ses proches comme une adolescente sans histoires. "La petite c'est quelqu'un qui a un gros cœur, à chaque fois qu'il y a des évènements dans les quartiers elle est toujours là pour aider, c'est vraiment un jeu qui a mal tourné. Elle est allé à Roubaix pour une soirée mais elle n'habite pas là-bas. Tout le monde est bouleversé, c'est vraiment une soirée qui a mal tourné. C'est le truc du moment", a exprimé une proche de la famille au micro de RTL. 

Dans ce quartier, les habitants observent régulièrement et avec effarement de jeunes consommateurs les jeunes de ce "gaz hilarant". Une Roubaisienne a témoigné au micro de RTL : "on retrouve souvent des bombonnes de gaz par terre... C'est malheureux, elle avait la vie devant elle la pauvre. J'en ai déjà parlé avec mes enfants, mon fils de cinq ans me dit 'maman regarde le monsieur gonfle des ballons là-bas', sauf que c'était autre chose". 

Le protoxyde d’azote, un “gaz hilarant” aux effets dévastateurs

Aussi appelé "gaz hilarant", le protoxyde d’azote est utilisé dans le domaine médical et industriel. Mais son usage détourné, notamment chez les jeunes, ne cesse de progresser. Consommé pour ses effets euphorisants, il peut provoquer de nombreuses complications : brûlures, troubles neurologiques, problèmes vasculaires, épisodes psychiatriques, addiction ou encore perte de contrôle. Malgré ces risques, le produit reste facilement accessible dans le commerce.

La mairie de Roubaix a pris cet été un arrêté pour lutter contre l'usage détourné du protoxyde avec des saisies de livraisons et 170 verbalisations, des mesures encore insuffisantes. 

En mars dernier, le Sénat a voté la pénalisation de l’usage détourné du protoxyde d’azote. Une mesure qui renforce l’arsenal répressif, mais sans aller jusqu’à interdire totalement sa vente aux particuliers, contrairement à ce que souhaitaient les députés. L’avenir du texte dépend désormais des négociations entre les deux chambres du Parlement.

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