Disparition de Malik Boutvillain : comment l'affaire Maëlys a relancé l'enquête sur cette affaire non-élucidée

Le 6 mai 2012 au petit matin, Malik Boutvillain, 32 ans, part pour un footing, près de son domicile situé à Echirolles (Isère). Au moment de sa disparition, il portait un survêtement noir et une nouvelle paire de baskets blanches. Depuis ce fameux matin de mai 2012, il n'a plus donné aucune nouvelle à ses proches.

Malik, était revenu depuis peu au domicile de sa mère Badra à la suite d'une rupture amoureuse. L'homme, reparti sur de nouvelles bases, devait débuter trois jours plus tard en tant qu'employé au sein de l'entreprise Caterpillar. A-t-il changé de vie ? A-t-il été agressé ? Est-il vivant ? Où ? Autant de questions qui restent aujourd'hui en suspens chez la famille Boutvillain.

Pourtant, en août 2017, cinq ans après les faits, une affaire bouleverse tout : celle de la petite Maëlys de Araujo, tuée par Nordahl Lelandais. Les enquêteurs suspectent ce dernier d'être impliqué dans d'autres affaires ayant eu lieu dans la région. Un moment important dans l'enquête dont Dalila Boutvillain se souvient parfaitement. "Pendant tout ce temps, on ne pensait pas à la piste criminelle. On ne voulait pas y croire", se rappelle-t-elle Dalila, pour Les Voix du crime.

Ils ont décortiqué le dossier de Malik, le peu qu'il y avait, et ils ont sorti plein d'éléments à investiguer. Et ça n'a pas été fait.

Dalila, soeur de Malik Boutvillain

Dalila avait beau avoir contacté à plusieurs reprises Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble au moment des faits, rien n'avait jamais changé. Alors l'affaire Maëlys sert de tremplin en 2017. Nordahl Lelandais, son meurtrier, est suspecté dans plusieurs autres affaires similaires dans la région. Dont celle de Malik. Dalila en profite pour médiatiser la disparition de son frère et intensifier sa présence.

"Je vais voir M. Coquillat avec ma mère et ma sœur, et franchement il avait l'air malin, parce qu'on discute, on lui raconte qui est Malik, comment ça se passe depuis cinq ans passés", se souvient Dalila Boutvillain. Au poste de police, le soir-même de la disparition de son frère, elle avait été renvoyée chez elle, sans aide, sans déposer plainte. "Je lui dis : 'il y a un truc que je ne digérerai, et ne comprendrai jamais, c'est pourquoi dans un quartier, vous êtes capable d'envoyer trois chiens pour aller chercher un bout de drogue et pour un humain, vous n'êtes pas capable d'avoir mis un chien", lance-t-elle. Le magistrat lui répond seulement qu'il est "désolé".

Aujourd'hui, l'enquête autour de la disparition de Malik Boutvillain est toujours en cours. Une nouvelle juge d'instruction a été nommée en 2022, dix ans après la disparition de Malik. Depuis, les dossiers d'enquête ont été transmis au pôle cold-case de la section de recherches de la gendarmerie de Grenoble (Isère).

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