C'est un coup de tonnerre et c'est l'information de cette nuit du 30 au 31 décembre : Carlos Ghosn a fui le Japon. L'ex-PDG de Renault-Nissan, qui attendait son procès en résidence surveillée, n'avait logiquement pas le droit de quitter l'archipel. Plus d'un an après son arrestation à Tokyo, il a choisi de fuir un système judiciaire dont il se dit "l'otage".
Dans un communiqué, il affirme : "Je ne pouvais rester otage d'un système judiciaire faussé. C'est pour cela qu'il me fallait échapper à la justice japonaise et à la persécution politique." Carlos Ghosn a la nationalité libanaise, française et brésilienne.
Il est arrivé discrètement à Beyrouth à bord d'un jet privé en provenance de la Turquie, malgré son assignation à résidence à Tokyo depuis le 25 avril dernier. C'est une information révélée par le journal libanais L'Orient le Jour.
Les circonstances de ce voyage sont encore floues à ce stade. Ses avocats restent pour le moment muets ou refusent de prendre position. "Je ne suis en l'état pas en mesure de faire un quelconque commentaire, pour l'instant, je ne dis rien", a répondu l'un d'eux à RTL. Son avocat japonais, "abasourdi", a affirmé que c'était pour lui "une surprise totale", et n'a pas eu de contact avec Carlos Ghosn depuis son départ.
Philippe Riès, ancien directeur de l'agence AFP de Tokyo de Tokyo et proche de l'ancien PDG de Renault-Nissan, a affirmé que Carlos Ghosn avait quitté le Japon sans aide extérieure, "comme un grand" a-t-il indiqué sur RTL. "La seule chose, ce que je peux dire, c'est qu'il n'y a eu évidemment, contrairement à certaines spéculations que j’entends ici et là, aucune espèce d'accord secret ou tacite avec les autorités japonaises", a-t-il déclaré.
L'assignation à résidence et les conditions très strictes de libération sous caution de Carlos Ghosn ne lui permettaient pas de s'éloigner plus de deux nuits de Tokyo sans l'accord du procureur. Tout déplacement à l'étranger lui était interdit, et les abords de sa résidence étaient surveillés en permanence par des caméras.
Ce mardi 31 décembre matin, les médias japonais ont mis du temps à officialiser la nouvelle, et s'interrogent sur les conditions de cette grande évasion. Ils sont unanimes pour affirmer qu'une telle évasion équivaut à un adieu aux 12 millions d'euros de caution versée. L'un d'eux rappelle par ailleurs que début décembre, le ministre des Affaires étrangères japonais s'est rendu en visite officielle au Liban.
Carlos Ghosn est toujours sous le coup de quatre inculpations pour corruption. L'homme d'affaires est dans l'attente de son procès au Japon. Il devait débuter au plus tôt au printemps prochain. L'ex-PDG de Renault-Nissan encourt jusqu'à quinze ans de prison et une amende d'un million d'euros.
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