"Plusieurs millions" : sur RTL, Carlos Ghosn évoque le coût de son évasion du Japon

Il ne souhaite toujours pas donner la somme exacte. Mais la connait-il seulement ? Une chose est sûre, l'évasion de Carlos Ghosn du Japon lui a coûté beaucoup d'argent. Questionné à ce sujet sur RTL, ce mercredi 19 novembre, l'ancien PDG de Renault a expliqué qu'il avait dû débourser "plusieurs millions" d'euros pour s'enfuir du pays du soleil levant. 

Peut-on parler de plusieurs dizaines de millions ? "Je n'irai pas jusque-là, quand même...", assure l'homme d'affaire, réfugié au Liban depuis 2019. À ces millions, s'ajoutent les plus de 10 millions d'euros de caution versés à la justice nippone.  

En 2020, le Financial Times avait estimé le coût de son évasion à 20 millions de dollars (environ 18 millions d'euros), en prenant en compte la caution payée par Carlos Ghosn. Une caution qu'il a définitivement perdue en quittant illégalement le pays.

Une fuite digne d'un film

Presque six ans après son évasion rocambolesque, les détails financiers qui entourent cette affaire restent toujours très flous. Pour rappel, Carlos Ghosn avait été arrêté en novembre 2018, à Tokyo, puis inculpé par la justice nipponne pour ne pas avoir déclaré des revenus que Nissan devait lui verser. Suivront d'autres mises en examen, entre 2018 et 2019, notamment pour des abus de confiance aggravés.

Libéré sous caution en avril 2019, après plusieurs mois passés en détention provisoire, Carlos Ghosn a toujours clamé son innocence dans cette affaire et parlé de complot contre lui. Fin décembre 2019, l'ancien patron de Renault avait quitté son hôtel - caché à l'intérieur d'une caisse destinée à du matériel de musique - puis s'était envolé à bord d'un jet privé à destination de la Turquie, puis du Liban.

862.500 dollars versés à des Américains

Deux hommes, originaires des Etats-Unis, ont été condamnés en juillet 2021 par la justice nippone. Arrêtés en mai 2020 dans le Massachusetts, Michaël Taylor et son fils Peter ont reconnu devant la cour qu'ils avaient participé à l'évasion. Ils avaient été extradés vers le Japon en mars 2021.

En juillet 2020, le journal Les Echos révélait que les deux hommes avaient reçu des versements pouvant provenir de Carlos Ghosn. Selon un document de la justice américaine, une somme de 862.500 dollars a été versée à une entreprise dirigée par Peter Taylor et l'un de ses frères. 

Les virements, réalisés en deux temps, auraient été effectués depuis un compte bancaire français. Face à la justice japonaise, Michaël et Peter Taylor ont assumé leur aide à Carlos Ghosn, tout en indiquant avoir été piégé par celui-ci. 

Une société basée à Dubaï

Le père a été condamné à deux ans de prison. Son fils, lui, a écopé d'une peine de 20 mois d'incarcération. Quant au troisième complice, George-Antoine Zayek, aperçu sur les images de vidéosurveillance, il serait toujours en fuite. En plus des millions de dollars de caution, des dizaines de milliers de dollars pour ses complices, d'autres transactions avaient été repérées, notamment provenant d'une société basée à Dubaï. 

Ces dernières auraient servi à payer une société turque dont le rôle était d'affréter le premier jet prisé utilisé pour quitter le Japon. Selon Le Monde, le contrat signé entre les différentes parties était d’un montant total de 350.000 dollars. 

De son côté, Carlos Ghosn reste intouchable pour la justice japonaise après sa fuite au Liban, dont il a la nationalité. Ce pays n'a, en effet, pas d'accord d'extradition avec le Japon. Quant à la somme totale déboursée pour sa liberté, le secret reste, pour le moment, bien gardé.

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