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Carlos Ghosn, à Beyrouth, le 8 janvier 2020.
Crédit : AFP
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Cela aurait dû être le procès de Carlos Ghosn. Mais en l'absence du principal protagoniste de cette affaire, en fuite au Liban, c'est la responsabilité de l'un de ses collaborateurs, Greg Kelly, que tranche la justice japonaise à partir de ce mardi 15 septembre.
L'Américain, qui plaide non coupable face aux accusations de malversations financières, se retrouve en première ligne au côté du groupe japonais, poursuivi en tant que personne morale et qui lui plaide coupable. Greg Kelly et Nissan sont accusés d'avoir illégalement et sciemment omis de mentionner dans les rapports boursiers annuels du constructeur automobile de 2010 à 2018 une rémunération totale d'environ 9,2 milliards de yens (73 millions d'euros) que Carlos Ghosn était censé toucher plus tard.
Presque deux ans après l'arrestation spectaculaire du patron du numéro un mondial de l'automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, c'est le volet judiciaire qui s'ouvre donc aujourd'hui à Tokyo. L'occasion de revenir sur les grandes étapes de cette affaire hors-norme.
Le 19 novembre 2018, le magnat de l'automobile est arrêté à son atterrissage à Tokyo. Il est soupçonné d'avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus aux autorités boursières entre 2010 et 2015. Greg Kelly, qui l'y aurait aidé selon les enquêteurs nippons, est arrêté le même jour.
Le 22 novembre, Carlos Ghosn est limogé par Nissan, puis par Mitsubishi Motors le 26. Le 10 décembre, il est inculpé pour dissimulation de revenus en 2010-2015. Le 13, Renault le confirme à son poste de PDG, invoquant la présomption d'innocence.
Le 11 janvier 2019, Carlos Ghosn est inculpé pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018. Le 23, après le rejet d'une demande de libération sous caution, il démissionne finalement de la présidence de Renault. Le 31 janvier, il dénonce "un complot" de Nissan pour empêcher un projet d'intégration plus poussée avec Renault.
En février 2019, Renault signale à la justice que son ancien patron a reçu pour son "bénéfice personnel" un avantage en nature de 50.000 euros dans le cadre d'une convention de mécénat avec le Château de Versailles.
Le 5 mars, un juge japonais accepte la libération sous caution de Carlos Ghosn, avec interdiction de quitter le Japon. Un mois plus tard, Carlos Ghosn est de nouveau arrêté, accusé d'avoir utilisé 5 millions de dollars pour son bénéfice personnel.
Inculpé pour abus de confiance aggravé, il est libéré sous caution le 25 avril, avec interdiction de contacter sa femme. Le 4 juin, un audit au sein de RNBV, filiale néerlandaise de Renault et Nissan, révèle 11 millions d'euros de dépenses suspectes engagées par Carlos Ghosn.
À la surprise générale, le 30 décembre 2019, Carlos Ghosn arrive à Beyrouth au terme d'une fuite rocambolesque. Il est soupçonné d'avoir quitté le Japon caché dans un caisson de matériel audio. Le 7 janvier 2020, la justice japonaise émet un mandat d'arrêt à l'encontre de Carole Ghosn,soupçonnée de faux témoignage dans l'enquête sur son mari.
Le 8, Carlos Ghosn dénonce un "coup monté" et promet de laver son nom, lors d'une conférence de presse. Le 9, la justice libanaise lui interdit de quitter le pays, après un interrogatoire par le parquet général au sujet d'une demande d'arrestation émise par Interpol. Le Liban n'extrade pas ses ressortissants.
Le 30, la justice japonaise émet des mandats d'arrêt à l'encontre de Carlos Ghosn et trois complices présumés dans sa fuite. De son côté, l'ex-PDG engage une procédure aux prud'hommes, réclamant à Renault 250.000 euros d'indemnité provisionnelle de départ à la retraite. Il menace en outre de saisir un tribunal de commerce pour obtenir près de 800.000 euros de pension annuelle et près de 12 millions d'euros en actions.
Le 20 mai, deux Américains, Michael Taylor et son fils Peter, soupçonnés d'avoir aidé Carlos Ghosn dans sa fuite du Japon, sont arrêtés aux Etats-Unis. Un juge fédéral donne début septembre son feu vert pour les extrader au Japon afin d'y être jugés.
Le 15 septembre, le procès de Greg Kelly sur le volet des paiements différés de Carlos Ghosn chez Nissan s'ouvre à Tokyo. Il encourt jusqu'à dix ans de prison.
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