Mardi 26 mars, le général Salah, chef d'état-major de l'armée algérienne, demandait le départ d'Abdelaziz Bouteflika. Aujourd'hui, mercredi 27 mars, le principal allié du président, le parti RND réclame la même chose. Ce n'est pas une bonne nouvelle, c'est une très bonne nouvelle.
Ce sont deux figures de premier plan de la vie publique algérienne. Ce sont deux alliés du président Bouteflika. Ce sont deux intimes, deux hommes qui ont fait leur carrière dans son ombre, avec lui, poussés par lui. Le fait qu'ils prennent ces positions c'est évidemment un signal important.
C'est un tournant mais ce n'est pas une surprise. On avait bien vu, dès le début, que l'armée était extrêmement prudente, restait sur la réserve, ne cherchait pas à empêcher les manifestants d'avancer, n'a pas eu de tentation de la violence. Il n'empêche le résultat de tout ça c'est que le peuple l'emporte. On peut pas dire que le peuple algérien ait gagné la guerre de succession politique de Bouteflika mais il a au moins remporté la première bataille.
Les Algériens ont raison de se méfier. Il y a quand même eu des précédents qui sont encore dans leur mémoire. La courte histoire de la République indépendante algérienne a été sanglante. Il y a eu la guerre civile qui a fait 200.000 morts entre islamistes et militaires. Il y a eu des répressions, des interdictions.
Par ailleurs, on n'a jamais vu une oligarchie quitter le pouvoir sans essayer de se défendre jusqu'au bout. On va voir si les proches de Bouteflika continuent à jouer le jeu, s'il y aura vraiment le Conseil constitutionnel, composé uniquement de membres nommés par lui, qui le jugera inapte, s'il y aura vraiment un intérim normal avec l'équivalent du président du Sénat, s'il y aura les élections prévues et une révision de la Constitution. Il y a encore beaucoup de chemin à faire.
Il y aura surement un ou deux candidats officiels face à des candidats de l'opposition qui pour l'instant ne se manifeste pas.
Devant les métamorphoses algériennes, la France est la grande absente. Elle garde le silence. C'est une attitude qui n'est pas glorieuse mais qui est plutôt intelligente. Personne ne croit qu'il y a une indifférence française. L'intérêt de la France est qu'il y ait une démocratisation et une stabilisation, de transformer une coopération en partenariat, un ressentiment en réconciliation.
Pour cela, le meilleur service que puisse rendre la France à l'Algérie c'est celui de la réserve, de la prudence et du quasi silence. Moins la France parlera et mieux elle aidera le peuple algérien.
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