"On ne sait pas protéger l'artisan restaurateur" : sur RTL, le chef Thierry Marx redoute la "dégastronomisation" de la France

Le médiatique chef cuisinier et président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), Thierry Marx, a évoqué sur RTL la "taxe fast-food" portée par des députés écologistes. Pas encore voté, il s'agit d'un amendement visant à instaurer une taxe sur les établissements de restauration rapide franchisés, tels que McDonald's, O'Tacos ou Pizza Hut : 50.000 euros à l'ouverture, voire 100.000 s'ils sont près d'un établissement scolaire. Les fast-foods devront ensuite verser chaque année une taxe estimée entre 10.000 à 20.000 euros. 

Dans un premier temps, Thierry Marx considère "l'idée plutôt bonne". "On a plus de 60.000 établissements qui sont des établissements de fast-food et on voit baisser le nombre d'établissements qui faisaient du fait maison."

Cependant, il trouve que la loi ne répond pas au problème de la perte d'attractivité du fait maison. "On devrait faire une loi cadre sur ce qui est fait maison ou pas. On pourrait y mettre en avant ceux qui font bien la cuisine et qui défendent un certain nombre de valeurs. Là, on pourrait parler d'une taxe, d'une TVA différente pour ceux qui font bien et une TVA plus élevée pour ceux qui sont dans le fast-food", détaille le chef cuisinier.

Engagé contre la "dégastronomisation" de la France

Thierry Marx ne le cache pas, il n'approuve pas la "taxe fast-food". "On sort quelque chose du chapeau. Quand on sait que les fast-foods, c'est environ 19 milliards de revenus, je pense que cet amendement... va faire pchit, hélas. Or, si les défenseurs du fait maison avaient été concertés, ça aurait été différent."

À lire aussi

Thierry Marx

Intelligence artificielle et cuisine : "On s'en sert déjà", assure le chef Thierry Marx sur RTL

Selon lui, le combat principal aujourd'hui est le danger de la "dégastronomisation" de la France. "On ne sait pas protéger l'artisanat et l'artisan restaurateur. Celui qui fait maison, celui qui a besoin de beaucoup plus d'énergie, celui qui a besoin de beaucoup plus de personnel, celui qui doit acheter de meilleurs produits. Il n'est pas du tout aidé depuis 40 ans et il meurt petit à petit", déplore-t-il. 

Il nuance néanmoins sa position sur les fast-foods : "Ils se sont installés parce que ça répondait à un prix. Mais ces fast-foods doivent aussi s'expliquer sur ce qu'ils mettent dans leurs produits".