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Vue aérienne de la fromagerie Chavegrand, à Maison-Feyne (Creuse).
Crédit : GUILLAUME SOUVANT / AFP
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Deux morts suspectes, des dizaines de lots de fromages rappelés en France et à l'international... La fromagerie Chavegrand, dans la Creuse, a-t-elle commis des manquements ? Les questions sont encore nombreuses, et l'enquête se poursuit afin de comprendre ce qu'il s'est passé. Le point de départ de l'affaire : les 21 cas de listériose, une maladie causée par une bactérie présente dans les aliments crus, la listeria.
Un faisceau d'indices a permis aux autorités d'établir un lien très probable entre les contaminations et la consommation de fromages issus, pour la plupart, de la fromagerie Chavegrand. Décision des autorités : un retrait de tous les produits samedi 9 août, avant une alerte publique ce mardi 12 août. Un délai de trois jours très critiqué par les associations de consommateurs qui estiment que des intoxications auraient pu être évitées.
Le 12 juin, une première détection de la bactérie par une enseigne avait déjà entraîné des retraits de produits issus des usines Chavegrand. La ligne de production avait même été fermée, une nouvelle a été ouverte. L'usine l'assure : l'incident est très probablement maîtrisé du fait du basculement sur la ligne neuve. Le site Rappel Conso continue sa liste des fromages concernés, la plupart des marques distributrices s'approvisionnant dans cette usine.
On a multiplié par 100 le nombre d'analyses.
Guillaume Albert, porte-parole de la fromagerie Chavegrand
Invité de RTL ce jeudi 14 août, Guillaume Albert, porte-parole de la fromagerie Chavegrand précise que la fabrication des fromages s'est déroulée dans une nouvelle ligne de production, avec des contrôles renforcés. ""On a multiplié par 100 le nombre d'analyses", explique Guillaume Albert. "Tous les produits qui sont suspects aujourd'hui ont été fabriqués sur une ancienne ligne qui est fermée", assure-t-il.
L'entreprise installée dans la Creuse depuis plus de 70 ans emploie environ 120 personnes et produit plus de 9.000 tonnes de fromage par an. Derrière l'affaire, la question de la confiance du consommateur envers les produits alimentaires, dont le fromage, demeure. En 2022, des pizzas surgelées de la marque Buitoni avaient été retirées des rayons après la présence de bactéries E. Coli, provoquant la contamination de 50 personnes, dont 48 enfants.
"On a divisé à peu près par 100 le nombre d'intoxications alimentaires en une quarantaine d'années. Mais paradoxalement, on a l'impression qu'il y a plus de cas graves, parce qu'aujourd'hui, dès qu'il y a un incident, on le rend public, c'est obligatoire. D'abord, on rappelle des produits dès qu'on les sait, parce que les analyses sont plus sensibles, donc on sait plus de choses. Et dès qu'on apprend qu'il y a quelque chose qui ne va pas, qui n'est pas conforme, on procède à un retrait-rappel", explique Guillaume Albert.
Ce dernier poursuit : "Le plus souvent, c'est relayé, ce qui est tout à fait normal et efficace dans la presse pour que les gens soient informés de la dangerosité des produits. Il y a un effet, pour le public, de connaissances qui n'existaient pas avant. C'est pour ça qu'on peut avoir cette impression alors qu'en fait, statistiquement, il y a beaucoup moins d'incidents qu'autrefois", conclut le porte-parole.
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