Luxe : Hermès détrône LVMH et devient le premier groupe français en bourse

Une petite révolution au sommet du CAC 40. Alors que LVMH régnait sur la bourse parisienne depuis 2017, l’empire de Bernard Arnault, qui avait pris la place du pétrolier Total, a été détrôné. Depuis mardi 15 avril, Hermès vaut 248,6 milliards d'euros, tandis que LVMH est à 244,39 milliards d'euros. Comment le groupe a-t-il perdu sa couronne ?
 
Le propriétaire de Louis Vuitton, Dior, Bulgari ou encore Tiffany est victime du ralentissement du marché du luxe. Une première depuis longtemps, car le luxe était jusque-là une valeur refuge. Le groupe affiche des ventes en baisse de 3% sur le premier trimestre 2025, alors que les analystes financiers espéraient une hausse de 2%. Le titre a immédiatement été sanctionné à la bourse de Paris et LVMH finit la journée en chute de 7,82%... Permettant à Hermès de prendre la place de numéro 1.
 
Qu'est-ce qui pénalise LVMH sans plomber Hermès ? Si les deux groupes sont sur le même secteur, le luxe, leur modèle économique n'est pas le même. LVMH, c'est le géant qui est également présent sur des marques de luxe abordable comme Sephora, par exemple. Le groupe de Bernard Arnault a profité de l'argent accumulé pendant la pandémie du Covid pour faire de très belles années entre 2020 et 2023. Mais désormais, c'est fini.
 
Le luxe, ce sont d'abord 2 marchés, sur lesquels LVMH était leader. 32% des achats de sacs à main, de bijoux ou de montres se font aux États-Unis, et 24% se font en Chine. La moitié du business se résume à ces deux zones.

La Chine a été arrêtée à cause du Covid plus longtemps que d’autres pays et la croissance a du mal à repartir depuis. Pour les États-Unis, c’est l'incertitude économique qui prime, notamment depuis le début de la campagne électorale présidentielle. Et la guerre sur les droits de douane ne va pas arranger les choses. 

Un modèle "à la Ferrari"

 Ajouter à cela le fait qu’une partie du public qui renouvelait le secteur du luxe tire sa fortune des plus-values à la bourse, qui sont en baisse, ou des cryptomonnaies, qui font le yo-yo, et on redoute une récession dans les prochains mois.
 
Hermès tire son épingle du jeu, car le groupe a une taille plus modeste et gère un carnet de commandes plein à craquer qui lui assure des ventes quelle que soit la conjoncture. Hermès, c'est un modèle à la Ferrari : beaucoup d'attente quand on veut un modèle sur mesure, une gamme hors maroquinerie assez développée... Pour les analystes, c'est le groupe le mieux armé pour faire face aux crises. Et c'est vrai quand on regarde la valorisation du groupe qui pesait 5,5 milliards en 2000, 10 milliards en 2008 et 211 milliards en 2023.

Dernier point (parce que je sais que ça vous inquiète) : Bernard Arnault devrait malgré tout rester l'homme le plus riche de France, malgré la 2e place d'LVMH.