ÉDITO - LVMH, Kering, Burberry : le luxe a "vraiment pris une claque", analyse François Lenglet

Les valeurs de luxe, qui étaient les stars de la bourse, ont vraiment pris une claque. LVMH, c'est le numéro 1 mondial français avec 75 marques. Il a perdu sur un an 17%. Kering, c'est le propriétaire de Gucci et de Saint-Laurent, Français lui aussi. Moins 50% sur un an. 

Burberry, un naufrage. Ils ont même été sortis l'indice boursier britannique. Hugo Boss, cata également. Au total, d'après Goldman Sachs, ils ont vu leur valeur fondre de plus de 200 milliards d'euros depuis mars. Le seul qui surnage, c'est Hermès, il est plus petit et ultra-rentable. 

Si Hermès résiste, c'est grâce à leur modèle économique. Ils jouent sur l'ultra-prémium, la rareté, avec des prix délirants. Un sac Birkin ou Kelly, c'est plusieurs dizaines de milliers d'euros, et même en l'occasion ! Dans les faits, ces sacs se revendent plus cher qu'ils n'ont été achetés.

La croissance nulle de la consommation pousse les Chinois à ne plus acheter de produits de luxe. Il y a aussi la crise immobilière qui pèse à la fois sur leurs psychologies et sur leurs finances.

À Hong Kong, des boutiques quasiment vides

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La boutique Tiffany d'Hong Kong, par exemple, si on en croit Bloomberg, a été réduite des deux tiers. Les centres commerciaux à Hong Kong sont quasiment vides. Les ventes de luxe ont chuté de 42% par rapport à 2018.

Cela fait 20 ans que l'émergence et le développement de la classe riche chinoise est un accélérateur pour le secteur. Le rattrapage économique le plus rapide de toute l'histoire, c'est celui de la Chine. 

Le génie de gens comme Bernard Arnault, le fondateur de LVMH, c'est d'avoir accompagné cet essor. Mais aujourd'hui, certains experts pensent que justement, l'âge d'or de luxe, c'est fini.

D'autres pays comme le Vietnam et l'Inde pourraient prendre le relais. D'ailleurs, l'installation d'un magasin Vuitton dans une capitale, c'est toujours le signe du développement économique. Même si ce n'est pas la même échelle que la Chine. Par ailleurs, il reste le marché américain et le Japon. Dans les faits, le luxe a toujours un moteur, mais c'est le turbo qui a disparu.