"À peine croyable..." : pourquoi Bernard Arnault a-t-il poussé un coup de gueule ?

Bernard Arnault, le magnat du luxe, exprime son inquiétude face à la politique fiscale française après son retour des États-Unis.

Bernard Arnault, patron de LVMH le 28 janvier 2025

Crédit : Dimitar DILKOFF / AFP

TAXES - Pourquoi Bernard Arnault a poussé un coup de gueule

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Bernard Arnault était aux premières loges pour l'investiture de Donald Trump, juste derrière le nouveau président américain. Et visiblement, il est rentré très inquiet pour la France. Le milliardaire présentait à ses actionnaires, mardi 28 janvier, les mauvais résultats de LVMH. Le numéro 1 du luxe a perdu 17% de son bénéfice net l'an passé, tout de même à plus de 12 milliards d'euros.

La voix de Bernard Arnault reste calme, mais le milliardaire s'agace. "Quand on revient en France, après avoir passé quelques jours aux USA, c'est un peu la douche froide. On a l'impression qu'aux USA, on vous accueille à bras ouverts. Les impôts vont descendre à 15%. Les ateliers sont subventionnés dans toute une série d'États. Le marché se développe très vite", explique-t-il.

"Donc, quand on vient en France et qu'on voit qu'on s'apprête à augmenter les impôts de 40% sur les entreprises qui fabriquent en France... À peine croyable. Pour pousser à la délocalisation, c'est idéal. Alors, je ne sais pas si c'est vraiment l'objectif du gouvernement, mais en tout cas, il va l'atteindre", déplore-t-il toujours calme.

Les taxes

Ce qui met Bernard Arnault aussi en colère c'est les taxes ! C'est ce qu'il avait déjà fait partir de France en 1981, figurez-vous. La formule de la taxe sur le Made in France, elle fait mouche, évidemment. C'est vrai que la taxe exceptionnelle sur les entreprises qui font plus de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires, ce qui est le cas évidemment de LVMH, doit représenter 40% pendant deux ans. Mais ce n'est pas acté encore pour l'instant.

Bernard Arnault ne croit pas une seconde que si on monte jusque-là, on reviendra en arrière. C'est un mauvais signal, c'est vrai, pour les chefs d'entreprise tricolores, après sept ans de baisse de l'impôt sur les sociétés qui avaient ramené la France au niveau de la moyenne européenne, à peu près à 25%.

Une situation économique qui dérive

Là, on fait le mouvement inverse. Et puis objectivement, c'est vrai aussi, ça fait un an que la situation économique dérive. Rien n'est fait pour rassurer les patrons. Comme ils n'ont qu'une visibilité, ils arrêtent tout et ils attendent. On a vu que la moitié des investisseurs étrangers ont gelé ou repoussé leurs projets.

En France cette année, on était le pays le plus attractif d'Europe depuis sept ans et demain, l'INSEE devrait annoncer que la croissance s'est effondrée sur le dernier trimestre 2024 suite à la dissolution, remaniement et censure du gouvernement Barnier. Donc oui, c'est vrai, l'attentisme est en train de faire caler le moteur France.

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