En 1994, Bill Gates avait dit "banking is necessary, banks are not" ("les services bancaires sont nécessaires, mais pas les banques"). Google annonce qu'il va proposer des comptes courants grâce à une des plus grandes banques américaines, Citigroup, qui sera son partenaire.
Apple vient de lancer sa carte de crédit l'été dernier, Facebook est en embuscade avec sa cryptomonnaie, le libra, qui servira à acheter ou vendre des objets sur le réseau social, et Amazon prépare des offres de prêts bancaires.
L'intérêt pour les GAFA est d'abord de diversifier leur activité. Élargir son marché est la base de tout développement économique, mais c'est presque accessoire. En 2016, le patron de Facebook en France Laurent Solly ne présentait pas son groupe comme un prédateur qui entre dans le jardin des banques. "On n'entre pas dans le secteur, c'est pas le verbe que j'emploierais. Notre travail, c'est d'être un partenaire". Un partenaire certes, mais qui a surtout des vues sur les consommateurs.
Le véritable enjeu sont les données. Si les géants du numérique ont une vue quotidienne sur nos comptes en banque, nos achats hebdomadaires au supermarché, nos prêts bancaires, nos salaires, etc., ils savent exactement où nous en sommes dans notre vie. Ils peuvent anticiper nos besoins.
Ils
peuvent aussi affiner les publicités qui nous sont adressées. Ils peuvent nous
proposer des produits d'épargne avec une finesse que n'ont pas les banques
aujourd'hui. Les réseaux sociaux ou les moteurs de recherche nous
connaissent intimement et il est là le "casse du siècle".
On raconte qu'en faisant du "data mining" et en analysant nos relevés de carte bancaire, les ordinateurs sont maintenant capables de nous dire si nous allons divorcer dans les prochains mois. Les banques traditionnelles sont un peu comme les écureuils dans les phares d'une voiture. Ça va très vite… Trop vite.
Il y a les GAFA mais aussi les néo-banques, les banques en ligne, qui recrutent de plus en plus de clients, et qui ont déjà plus de deux millions et demi d'utilisateurs en France. Ce sont 700.000 clients de plus aujourd'hui qu'il y a six mois. N26 est leader avec un million d'utilisateurs, contre 344.000 clients pour Orange Bank. Mais le recrutement des clients coûte très cher et il s'agit encore de banques d'appoint dans la plupart des cas.
Aux États-Unis, les banques s'associent aux GAFA. C'est gagnant-gagnant parce que le métier de banquier est très encadré et très technique. Les GAFA ne savent pas le faire. Les banques américaines acceptent l'inéluctable comme Citigroup ou JP Morgan mais le risque principal pour les banques avec les réseaux sociaux est de perdre le lien de confiance, ce qu'on appelle le "tiers de confiance", avec leurs clients au profit des nouvelles technologies. On le voit avec les crypto monnaies ou la blockchain qui éliminent banquiers, notaires, assureurs…
C'est pour ça que ça devient aussi un problème pour les États. Les géants du digital sont en train de mettre la main sur les grands domaines de souveraineté : la monnaie, la santé, la sécurité, les transports… C'est bien pour ça que l'Europe combat farouchement la monnaie virtuelle qu'a lancée Facebook. Une monnaie sans État qui serait utilisée par plus de deux milliards d'humains.
L'exil des plus riches ralentit depuis 2017. C'est un effet Macron incontestable. Avec la réforme de l'ISF ou le plafonnement des prélèvements, on avait 4.326 départs de Français riches en 2015, les services de l'État en ont constaté 3.800 en 2017.
15/20 à Disney+. Démarrage canon pour la plateforme de streaming. En quelques heures, Disney+ a attiré dix millions d'abonnés. L'objectif d'ici 2024 est d'atteindre 60 à 90 millions d'abonnés mais ça démarre fort.
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