Environ une bouteille sur trois vendues aujourd'hui en grande surface est une bouteille de rosé*. Le vin rosé passe ainsi devant le vin blanc, mais derrière le rouge, toujours en tête du classement avec 43% des ventes.
Le rouge, aussi nombreux soit ses appellations, se vend un peu moins cette année. Sa consommation a baissé de 32% en 10 ans, contrairement au rosé à moyen terme. Les courbes d'achat de ses deux couleurs pourraient se croiser. Notamment, à cause de la pyramide des âges de ses vins, explique Brice Eymard, directeur général du Conseil interprofessionnel de ses vins de Provence.
"Ce n'est pas impossible puisque le succès du rosé est d'une part du à l'évolution des générations et des modes de consommation, et spécialement la génération millennials, qui sont les 30-40 ans d'aujourd'hui. Ils ont vraiment adopté le rosé dans leur mode de consommation et ça explique la progression du rosé et aussi du blanc", confirme le directeur.
"Malheureusement pour les régions productives de rouges, la consommation de ce vin chute en France. D'autant plus que les jeunes qui ont aujourd'hui moins de 30 ans, consomment plus de rosé que de rouge", a-t-il ajouté.
Le rosé est un vin météo sensible, associé au soleil et à la chaleur, ça veut dire que le réchauffement climatique, pourrait lui apporter quelques parts de marché supplémentaire. L'incertitude, c'est le comportement de la génération Z, les jeunes d'aujourd'hui, qui préfèrent la bière au vin.
Le rosé a cependant plus la réputation d’être un vin de soif qu’un bon vin, les vignerons ont conscience de cela et travaillent dessus pour faire monter en gamme ce vin. C'est le cas du Château d'Estoublon, en Provence, qui veut passer du rosé de l'année au rosé de garde, du rosé de la piscine à celui de la table de restaurant.
Victor Joyeux, le directeur technique de la marque, est passé par de grands domaines bordelais. Il a été embauché pour améliorer la production. "Pourquoi pas considérer un vin rosé comme un vin de garde ? Moi, j'observe une transition avec ce que font les Champenois aujourd'hui, avec leur champagne rosé. Ils font des vins exceptionnels avec des potentiels de garde immenses. Pourquoi ne pas envisager d'avoir ce genre de vin là aussi ici ?", se demande le directeur technique du Château d'Estoublon.
Une stratégie de "premiumisation" qui s'accélère avec l'achat d'une grande maison de rosé par le géant du luxe LVMH. Le revers de la médaille, c'est que ça fait grimper le prix des bouteilles, de 2,90 euros en 2010 contre 6 euros aujourd'hui.
La comparaison entre le rosé et le champagne est reprise et assumée par Vérane Trachino, la directrice artistique du Château d'Estoublon. Pas sur la qualité du vin aujourd'hui, mais sur son potentiel et sur ce qu'il représente. Là où le champagne est associé à la fête, le rosé vise la convivialité toute l'année.
"On est sorti un peu du rosé piscine, qui accompagne le barbecue, pour devenir un vrai moment de consommation qui peut devenir festif. En tout cas un moment de partage. Et on retrouve ce rosé, qui est consommé l'hiver à la montagne par exemple sur les pistes de ski", affirme cette dernière. Un grand pas en avant pour ce qu'on a toujours appelé un vin d'été.
*Tout alcool est à consommer avec modération.
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