Énergie : aura-t-on des pénuries cet hiver ?

Lors des Rencontres Économiques d'Aix, le sujet de l'approvisionnement en électricité a encore été au cœur des débats. En effet, les craintes de pénurie de l'année dernière semblent s'être dissipées pour l'hiver qui arrive.

Grâce à un hiver assez doux (0,8 degré Celsius de plus que les normales de saison) et peu pluvieux, les pénuries ne se sont pas faites trop ressentir lors de l'hiver 2023. Cela s'explique en partie par la baisse de consommation de gaz et d'électricité, avec -6,2% pour le gaz et -9% pour l'électricité à l'échelle du pays, sachant que la consommation des ménages représente un tiers du total.

La baisse de consommation a permis de neutraliser la hausse des prix et a laissé du repos à EDF, étant donné les difficultés concernant les centrales nucléaires. D'ailleurs, l'entreprise nationale a remonté le niveau d'eau des barrages tandis que la capacité de production devrait passer à nouveau de 280 à 300 ou 330 Terra Watt Heure sur l'année. Normalement, les stocks de gaz seront remplis d'ici fin août.

Une nouvelle dépendance au gaz américain

La situation s'améliore donc, et le gaz russe qui posait tant de problèmes il y a une année de cela a été remplacé par le gaz norvégien et surtout par le Gaz Naturel Liquéfié (GNL) états-unien importé par Total Énergies, soit deux tiers de notre approvisionnement en gaz. 

Mais, un hiver trop rude ou l'élection présidentielle 2024 pourraient avoir une certaine influence sur l'importation du GNL états-unien. L'enjeu serait une potentielle réduction, voire un arrêt des exportations de gaz vers la France par les Républicains, si cela tire les prix vers le haut. Sans les États-Unis, la France pourrait connaître des manques d'énergie. Patrick Pouyanné rappelle que "les prix d'amis ne marchent pas" sur le marché.

Ainsi, si l'on ne devrait pas manquer de gaz cet hiver, les prix, eux, ne risquent pas de baisser pour le moment.