Nantes s’apprête à vivre une journée de tension ce samedi 3 août. Des rassemblements sont prévus pour rendre hommage à Steve Maia Caniço, ce jeune homme de 24 ans disparu le soir de la Fête de la musique. Une marche blanche est organisée à 11 heures, sur les quais de la Loire, suivie d’une manifestation interdite dans le centre-ville contre les autorités policières.
Le secrétaire général de l'unité SGP Police du syndicat Force Ouvrière, Yves Lefevre, est inquiet pour ses collègues. "On voit des appels divers et variés de différents bords politiques, notamment certains habitués à provoquer des violences contre les forces de l'ordre", explique-t-il. "La marche a lieu d'être pour la mémoire de Steve, mais c'est inacceptable de vouloir casser du flic", déplore le policier.
D'après lui, la polémique autour du décès de Steve ne devrait pas être centrée sur l'utilisation de gaz lacrymogène mais sur la chaîne de commandement. "Je pointe du doigt celui qui a donné l’ordre", dénonce-t-il. "Non, il ne fallait pas intervenir, parce qu'il y avait la Loire à côté". Selon le policier, il aurait mieux valu "faire un périmètre de sécurité et faire en sorte que les jeunes puissent repartir sereinement, certes enivrés et, pour certains, sous l'emprise de stupéfiants, et tout faire pour préserver leur intégrité physique".
D'après le syndicalistes, "si les forces de l’ordre n’avaient pas eu l’ordre d’intervenir, mes collègues n’auraient pas été mis en danger. Une fois qu’ils sont sous le feu des projectiles, ils se devaient de répondre proportionnellement aux attaques". Les policiers "sont stigmatisés par la faute de ceux qui n’ont pas pris leurs responsabilités".
La préfecture de Nantes a prévu un dispositif important pour éviter les débordements lors de cette manifestation qui a été interdite. Le centre-ville sera "protégé et accessible", assure le Préfet. Au prix d'une mobilisation accrue des forces de police. "Des collègues devaient avoir la capacité de se reposer un peu avant d'être mobilisés sur le G7 [qui aura lieu à Biarritz du 23 au 26 août]. Ils ont dû être rappelés", détaille Yves Lefevre.
Le secrétaire général déplore les conditions de travail des forces de l'ordre "on n’a pas commencé à réfléchir à trouver de solution pour les 25 ou 26 millions d’heures d’heures supplémentaires" non payées. D'après lui, "les cycles de travail ne sont pas adaptés : on demande aux flics de travailler 12 heures la nuit". D'autant que la réforme des retraites est potentiellement explosive dans la police "pour être reconnu comme nos collègues gendarmes, il nous faudra 27 années de métier ou de fonction dite à risque. On a vite oublié ce qu’il s’est passé à Magnanville", où un couple de policiers a été tué à leur domicile en 2016.
Ces conditions de travail difficiles des forces de l'ordre augmentent le risque de faute. "Comment voulez vous qu’un flic puisse avoir une capacité physique et une capacité de discernement objectif dans une situation à risque ?", interroge le syndicaliste.
Un chiffre témoigne particulièrement du malaise dans la police : 46. C'est le nombre de suicides de forces de l'ordre depuis janvier. Cette semaine dernière, deux policiers se sont donné la mort, l'un près de Lille et l'autre près de Rennes.
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