"Loi Duplomb" : quels sont les points qui divisent les agriculteurs ?

Les agriculteurs manifestent à Paris pour soutenir la loi Duplomb, visant à alléger les contraintes sur l'usage des pesticides et la création de réserves d'eau.

Des agriculteurs en colère (image d'illustration).

Crédit : Frederick FLORIN / AFP

Loi Duplomb : que défendent les agriculteurs ?

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Plusieurs agriculteurs et leurs tracteurs sont en route vers le Palais Bourbon. S'ils partent se poser devant l'Assemblée nationale ce 26 mai 2025, c'est pour appuyer le début de l'examen d'une proposition de loi censée leur simplifier la vie en levant certaines contraintes liées notamment à l'usage des pesticides dans la production de betteraves et de noisettes notamment : la loi Duplomb.

Quentin, membre des Jeunes Agriculteurs, a lui aussi choisi de venir dans la capitale à bord de son tracteur, pour mettre la pression sur les députés et pour que la loi Duplomb soit adoptée. Celui-ci est depuis tout petit familier des champs, et depuis cinq ans, il est devenu associé avec son père. Pour Quentin, la loi Duplomb est "nécessaire pour diminuer les contraintes et les normes administratives".

Pourquoi les néonicotinoïdes posent problème aux yeux de la loi ?

"On avait réussi à faire cette loi il y a un an et demi après nos manifestations sur les autoroutes en janvier 2024", explique le jeune homme. Face aux dangers posés par ces pesticides, Quentin affirme que "oui, c'est dangereux, après, on a toutes les précautions maintenant pour utiliser ces produits au maximum de notre sécurité. On a des masques, on a des gants, on a des cabines qui filtrent les particules, on a tout ce qu'il faut".

Ces néonicotinoïdes sont interdits en France, mais autorisés en Europe, c'est bien là tout l'enjeu de ce déplacement sous les fenêtres du palais Bourbon. Dans cette proposition de loi également la question de la création de grandes retenues d'eau. Là encore, les agriculteurs de la FNSEA et le syndicat des Jeunes Agriculteurs demandent à ce que ce soit plus facile.

Faire de l'agriculture sans eau est impossible et avec des sécheresses de plus en plus fréquentes se pose la question de pouvoir stocker l'eau quand il pleut l'hiver pour la réutiliser l'été. Ce processus très encadré nécessite des années de procédures. La loi Duplomb, votée au Sénat, a permis justement de faciliter la construction de ces grandes réserves. Lors de l'examen par les députés en commission, ceux-ci ont proposé de revenir en arrière, ce qui a fait réagir la FNSEA.

Quel est le plan du gouvernement vis-à-vis des "méga-bassines" ?

Cette question des "méga-bassines" ne fait pas l'unanimité chez les agriculteurs. La Confédération Paysanne, syndicat de gauche, était à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en mars 2023, lors de la grande manifestation contre les "méga-bassines". Pour elle, ces projets vont permettre à quelques puissants agriculteurs d'accaparer l'eau dans une région.

Le gouvernement propose donc un compromis devant être pragmatique : à savoir autoriser des réserves d'eau dans les départements dans lesquels il y a de plus en plus de sécheresses, mais sous condition de mettre en œuvre des méthodes économes (irrigation raisonnée, goutte à goutte...) pour des cultures peu gourmandes en eau.

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