C’est une fable. Si Jean de La Fontaine était encore parmi nous et devait écrire une fable à propos de l’impuissance publique, celle-ci pourrait s’appeler "L’agriculteur, le taxi et le Premier ministre". Dans les deux cas, on a une allégorie de l’incapacité de la France à se réformer. C’est désespérant.
C’est fascinant. On demande aux agriculteurs, comme à l’ensemble de la société d’ailleurs, des efforts sur l’écologie. Et c’est bien normal ! Mais il est vrai aussi qu’ils croulent sous les normes absurdes, et là, c’est assez rare pour être souligné, il y a une micro tentative. Une petite loi, huit articles seulement, qui fait suite à leur grogne de l’an dernier, qui apporte quelques petits allègements de contraintes réglementaires, concernant l’accès à l’eau notamment. Ce n'est pas une révolution, cela se rapproche de ce qui se fait ailleurs en Europe.
Sauf que les écologistes et LFI ont déposé 3.526 amendements à l’Assemblée pour huit articles. Alors on verra si les procédures parlementaires permettent de s’en dépêtrer, mais quelle folie ! La simplification, à ce rythme c’est pour le siècle prochain.
Les taxis, c’est encore autre chose. On parle ici des transports sanitaires. C’est le poste, concernant la santé, sur lequel les experts s’accordent à dire qu’il y a des économies à faire : plus de six milliards d'euros, +45 % depuis 2019. Mais là, on se heurte à un blocage qui date de Mathusalem : le sujet éternel des taxis.
Le système des taxis, avec ses plaques, c’est, disons-le, un système de charge d’Ancien régime. Cela crée des réflexes défensifs, corporatistes diront certains, mais il ne faut pas oublier que les taxis en sont les prisonniers : ils doivent s’endetter pour acheter leur plaque, et la revendre correctement, car c’est leur retraite.
C’est une malédiction. En 2006, il y a presque 20 ans, le fameux rapport Attali, rédigé en fait par un jeune inspecteur des finances qui s’appelait Emmanuel Macron, prévoyait une réforme. Mais Nicolas Sarkozy, en 2007, avait calé. Et François Bayrou ne semble pas très loin de faire la même chose. La morale de cette fable du mois de mai, c’est qu’aux antiques blocages de la société française, illustrés par les taxis, s’ajoute un nouveau, politique celui-là, avec cette Assemblée balkanisée. Et dans cette fable, le Premier ministre n’a pas le beau rôle.
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