Le projet de loi de révision des lois de bioéthique est actuellement discuté à l'Assemblée nationale. Si l'ouverture de la procréation médicalement assistée est au cœur des débats, le texte contient aussi deux amendements à propos de la recherche sur les cellules embryonnaires et les embryons dits surnuméraires, c'est-à-dire qui ne sont pas implanter dans une femme après une fécondation in-vitro. "La loi prévoit trois options, au bout de cinq ans et après de multiples discussions avec les parents : la destruction de ces embryons, leur don ou la recherche à des fins médicales et scientifiques", explique le chirurgien cardiaque Pr. Philippe Menasché.
"Je respecte totalement ceux qui peuvent être gênés ou hostiles à cette recherche, confie le Pr. Menasché. Toutefois, il faut être cohérent. Si on est hostile à cette recherche, il faut à ce moment-là être hostile à la PMA et à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Dès lors que la PMA est maintenant admise et qu'on est en face d'embryons surnuméraires, je ne crois pas qu'utiliser ces embryons à des fins de recherche plutôt que de les détruire purement et simplement soit une entorse à l'éthique."
"Aujourd'hui, pour justifier cette recherche et obtenir théoriquement l'autorisation de l'Agence de biomédecine, il faut pouvoir prouver qu'il n'y a aucune alternative, ajoute le chirugien cardiaque. Il y a là un gouffre dans lequel se sont précipités tous ceux qui sont hostiles à cette recherche en intentant des procès à l'Agence de la biomédecine au motif qu'elle avait autorisé l'utilisation de cellules embryonnaires alors que d'autres cellules auraient pu être utilisées."
"C'est une recherche qui est très encadrée, selon le Pr. Mesnaché. Il y a dans le cadre de la révision de la loi bioéthique deux amendements qui vont vers une relative simplification des procédures. Il n'y aura plus besoin d'une autorisation au sens propre, puisqu'on passerait, si l'amendement est validé, vers un régime déclaratif."
"Il y a beaucoup de pathologies déjà soignées avec ces pratiques, car à ce stade du développement embryonnaire, 3 à 4 jours après la fécondation, on a à faire à une masse d'une centaine de cellules, explique le chirurgien cardiaque. Ce sont des cellules qu'on dit pluripotentes, parce qu'elles peuvent tout. En fonction des signaux reçus, elles peuvent se spécialiser dans n'importe lequel des quelque 200 types cellulaires qui constituent un organisme."
"À partir de ces cellules pluripotentes, on peut fabriquer des cellules cardiaques, et on traite l'insuffisance cardiaque, on peut traiter le diabète, ça commence, on peut traiter la maladie de Parkinson, ça a commencé, on peut traiter, il y a beaucoup d'essais actuellement, la dégénérescence maculaire, liste le chirurgien cardiaque. À chaque fois, les cellules pluripotentes sont transformées en cellules cardiaques, en neurones, en cellules de la rétine, etc."
"Ne demandez à ces cellules souches embryonnaires plus que ce qu'elles peuvent donner, nuance le Pr. Menasché. Ce n'est pas une révolution thérapeutique, nous n'allons pas faire des miracles, nous n'allons pas ressusciter les morts. Pour autant, je pense qu'elles vont prendre leur place dans l'arsenal thérapeutique, s'ajouter aux traitements qui existent déjà et améliorer le pronostic de certaines maladies."
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