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"Je m'approche et je vois qu'il a la tête en sang" : éboueur depuis 23 ans, il raconte sur RTL ses pires rencontres et découvertes

Les poubelles, il les collecte depuis 23 ans dans les rues de Rennes. Gilles, véritable héros du quotidien, a tout vu, tout vécu, y compris les pires horreurs. Au micro de Faustine Bollaert, il raconte le jour où il a découvert le corps d'un jeune homme passé à tabac, mais aussi la fois où il a déjoué une tentative de viol.

Des éboueurs (illustration)

Crédit : AFP

Gilles, éboueur rennais, révèle ce que nos poubelles disent de nous

00:24:44

Eugène Duval

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Gilles est éboueur ou 'conducteur d'engins de collecte et de nettoiement', selon la dénomination officielle. Il agit dans l'ombre, ramasse les poubelles si discrètement qu'il est devenu "un élément du décor". En 23 années d'activités, pendant ses longues tournées, Gilles a fait de nombreuses découvertes, et a vécu des situations parfois très sombres... 

Invitée de Faustine Bollaert sur RTL dans Un jour, une vie, Gilles donne le ton d'emblée : "c'est l'affaire qui m'a le plus marqué", dit-il. Ce soir-là, il est l'heure des "sorties de boites de nuits", et l'éboueur, dans son camion, effectue sa traditionnelle collecte des déchets. Il aperçoit alors un homme, étalé sur le sol. "Je vois quelqu'un d'allongé sur le dos. Je vois un corps, mais je ne vois pas qui c'est. J'ai pensé que c'était un malaise". En se rapprochant, Gilles voit se dessiner une tache rougeâtre sous la masse inerte. Il craint que ce soit du sang. Et ses soupçons se confirment en même temps qu'il avance : "Je m'approche et je vois qu'il a la tête en sang". Il prend son pouls : le garçon ne respire plus.

Sans se laisser submerger par l'émotion, l'agent de propreté urbaine entame un massage cardiaque. "Il a fait un souffle, quelque chose d'assez fort. Je pensais qu'il y avait un râle". Ce que Gilles pensait être une prise de respiration était en réalité un dernier soupire. L'arrivée du SAMU n'y changera rien, le jeune homme succombera de ses blessures peu de temps après. "Dans ma tête, il m'est venu cette idée : est-ce que je n'ai pas fait une bêtise ?", s'était alors interrogé Gilles. 

Gilles a appris plus tard qu'un groupe d'individus s'en était pris au jeune homme, avant de le laisser pour mort. Une affaire qui s'est terminée au tribunal, à la cour d'assises, où l'éboueur a dû aller témoigner. Avec un mot de la famille du défunt, pour le soulager de toute culpabilité : "son père et sa sœur m'ont dit que j'avais fait ce qu'il fallait et qu'il ne m'en voulait pas d'avoir essayé".

Un héros sans cap, mais avec un gilet jaune

Si cette histoire reste encore aujourd'hui très marquante pour Gilles, elle n'est malheureusement pas la seule. Mais cette fois-ci, heureusement, il est intervenu avant que le mal ne soit commis. L'agent de propreté était alors seul, dans "un camion grue qui collecte les bennes enterrées", lorsqu'une une femme s'est précipitée vers lui. "J'entends crier. Je me retourne et il y a une femme qui arrive en courant. Elle ouvre la porte du camion, et elle monte". 

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Le souffle court, la passagère improvisée parvient à prononcer ces quelques mots : "aidez-moi, aidez-moi, on m'agresse". Sans attendre, l'éboueur ferme les portes du véhicule, quand un "boom" retentit. "Ils essayaient de casser les vitres. Il y avait plusieurs personnes", se souvient-il. Si les coups ne parviennent pas à fendre le camion, les mots eux, le transpercent de toute part : "Des injures, des insultes très dures envers elle. Ils menaçaient de l'enterrer, de la violer", reconstitue Gilles. 

"J'appelle le commissariat et ils me disent 'On envoie une patrouille'. Ce moment d'attente a été très long. Le véhicule était posé sur des béquilles, puisque je collectais avec une grue. Je ne pouvais donc pas partir comme ça", explique-t-il. Quand les policiers sont arrivés sur place, les agresseurs ont rapidement pris la fuite. L'un d'eux a finalement était interpelé, mais "la jeune femme n'a pas pu prouver qu'il lui avait fait des attouchements, explique-t-il avant de poursuivre : les policiers ont alors proposé de la raccompagner. Et moi, je suis resté sur place", pour reprendre le travail.

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