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Un sous-marin nucléaire (image d'illustration)
Crédit : YAMIL LAGE / AFP
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Pierre est commandant de l'un des 4 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) français. À tout instant, il peut prendre la mer pour plusieurs mois. Sous la pression écrasante de l'eau et coupé du monde, il doit faire face à de nombreux défis. Au micro de Faustine Bollaert, plongez en immersion dans l'un des sous-marins les plus convoités du monde.
Lorsque Pierre embarque pour une mission, il est le seul à connaître la date du retour : "Je sais que, normalement, je dois rentrer à tel moment. Mes hommes, eux, ne le savent pas", explique-t-il. L'équipage ne peut rentrer que lorsque le SNLE devant prendre le relais est opérationnel, afin de respecter cette règle : "Il y a toujours au moins un sous-marin en mer, c'est vraiment en permanence, c'est-à-dire qu'on ne rentre qu'une fois qu'on a été remplacés", insiste Pierre.
Pendant le périple, la discrétion est de mise. L'équipage est coupé du monde, à l'image des moyens de communication, extrêmement limités. "On reçoit de nos familles seulement 40 mots par semaine, explique le commandant, avant de détailler la raison de cette sobriété : pour recevoir en étant discret, on est obligé de mettre une antenne qu'on traîne et qui fait plusieurs centaines de mètres de long. Et pour recevoir en étant sous l'eau, il faut des ondes très particulières.. Elles sont en très très basse fréquence, vous pouvez donc mettre très peu d'informations", détaille-t-il.
On organise des activités ludiques : des tournois de cartes, des lotos
Pierre
La localisation du sous-marin fait également l'objet d'un contrôle restrictif. À bord, seulement une poignée d'hommes la connaissent, dont Pierre. Et à l'extérieur, personne. Pas même le président de la République. Ainsi, toute la difficulté réside dans le fait d'éviter les sous-marins étrangers naviguant dans la zone. "Si jamais on me trouve, que je croise la route d'un autre bâtiment, c'est que j'ai mal fait mon travail. Moi, mon travail, il y a deux volets : être prêt à tirer en permanence, ce qui est un petit défi technologique puisque le sous-marin, le SNLE, c'est bien l'engin le plus complexe qu'a fabriqué l'homme. Et puis, c'est aussi ne pas me faire contre-détecter", détaille-t-il. Cette discrétion, élevée au rang de roi durant le voyage, est nécessaire tant le SNLE est létal. Il possède une "puissance de feu qui est plusieurs centaines de fois celle d'Hiroshima", rappelle Pierre.
Pendant le voyage, le sous-marin protège l'équipage de la pression de l'eau. Pierre, lui, préserve son équipage comme il peut de la pression de la mission. "On organise des activités ludiques : des tournois de cartes, des lotos, C'est du team building un peu. On organise aussi des tournois de jeux vidéo, pour les plus jeunes. Ces moments-là servent à la fois d'exutoire pour relâcher la pression, et aussi de moments pour maintenir cette cohésion qui doit rester extrêmement forte", raconte le vétéran.
Pierre est rentré de sa dernière mission "il n'y a pas si longtemps que ça", et n'est, pour le moment, pas pressé d'y retourner. Son prochain périple aura pourtant une saveur particulière puisque c'est son tout dernier. Quant à la date, elle demeure secrète : "Je n'ai pas le droit de vous le dire", explique Pierre sur RTL.
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