"Une vingtaine de tonnes (d'explosifs) se trouvait à proximité de la maison" : démineur, il a du évacuer un village entier pour une intervention XXL

Démineur au sein de la Sécurité civile, Étienne est chaque jour confronté à des situations explosives. Armé de son sang-froid et d'une pointe de témérité, il déjoue du simple colis piégé aux obus, en passant par l'attaque terroriste. Au micro de Faustine Bollaert, il raconte ses souvenirs, et notamment une intervention dans l'Aisne, ayant nécessité l'évacuation complète d'un petit village... 

Imaginez-vous un matin, être tiré de votre sommeil par une équipe de déminage vous expliquant que près de 20 tonnes d'explosifs dorment à proximité de votre maison. C'est une scène peu réaliste, digne d'un film, qui est arrivée dans le village de Coucy-lès-Eppes. À l'origine, un homme voulant bâtir sa maison dans la petite commune de 700 habitants. Mais en terrassant la descente de son garage, il a fait une découverte terrifiante : un stock de munitions datant de la Première Guerre mondiale se trouvait enfoui, juste sous ses pieds. "Elles étaient variées. Il y avait des munitions explosives, mais aussi des munitions à chargement chimique", explique l'invité, au micro de RTL.  

Des agriculteurs locaux, voulant reprendre leur activité, au sortir des conflits de la Première Guerre mondiale, les avaient rassemblées puis enterrées ici, où elles sommeillaient depuis près d'un siècle. Au total, "une vingtaine de tonnes (d'explosifs) se trouvait à proximité de la maison", retrace-t-il. L'ampleur XXL de l'événement nécessite alors une intervention à sa hauteur. "On a organisé un chantier national avec beaucoup d'équipes de déminage, de tous les centres de déminage de France. Il a fallu procéder à l'excavation des munitions. Les trier aussi car il y a des munitions à chargement chimique. Il faut donc les identifier, et procéder rapidement à la destruction de celles qui étaient à chargement explosif. Elles ont ensuite été détruites sur le camp militaire de Sissonne, à côté de Lens, où on a un site de destruction qui nous est dédié", retrace Étienne.

L'opération a été si intense qu'il a fallu évacuer l'intégralité du village, au moins pendant la journée. "Les gens quittaient leur domicile le matin, vers 7h. La mairie avait mis en place un local d'accueil pour les personnes qui ne travaillaient pas. Et il a fallu aussi s'occuper des personnes à mobilité réduite", se souvient-il, avant de préciser qu'"elles pouvaient réintégrer leur domicile le soir". Finalement, après "une dizaine de jours" d'intervention, toutes les munitions étaient neutralisées. Les habitants ont ainsi pu regagner leurs logements, intacts.

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