Le confinement dans les quartiers défavorisés est-il aussi bien suivi qu'ailleurs ? La question se pose quand on connait les difficultés auxquelles sont confrontés ces quartiers en temps normal. Qu'en est-il ainsi dans les quartiers Nord de Marseille ? Elle semble difficile, quand on sait que ces quartiers cumulent nombre de handicaps qui prennent encore plus d'ampleur si vous êtes obligés de rester cloîtrés chez vous.
Imaginez certaines familles nombreuses enfermées dans des appartements parfois insalubres, qui ne sont pas conçus pour. On cite l'exemple d'une famille de 7 personnes dans un T3. Les chambres servent de dortoirs, on y étale les matelas la nuit et c'est la salle de séjour qui sert de salle commune où on regarde la télé, où on mange, où les enfants font leurs devoirs.
Comment dans ces conditions de promiscuité et de confinement peut-on se concentrer, comment si vous avez la chance d'avoir un ordinateur ou la tablette que fourni le collège, pouvez-vous suivre un cours donné à distance par votre professeur. Et encore, dans de nombreuses familles tous les enfants, les ados ou même les étudiants n'ont pas un ordinateur personnel.
Ensuite, encore faut-il que la connexion soit suffisante. Et puis pour le petit en 6e, comment la maman ou le papa vont-ils l'aider alors qu'ils ont eux-mêmes parfois des difficultés avec les papiers ? Malgré tout, les exemples sont nombreux de solidarité entre voisins comme cette maman, la seule dans sa cage d'escalier à posséder une imprimante, et qui distribue à tous, les cours que l'enseignante a envoyés.
Autre problème avec la crise du coronavirus, ce sont les aides alimentaires fournies par les associations qui ont cessé du jour au lendemain. C'est là que les familles les plus en difficulté trouvaient les produits de première nécessité, qu'elles n'avaient pas les moyens d'aller acheter au supermarché.
En apprenant la nouvelle, la sénatrice des quartiers Nord Samia Ghali a déposé un amendement vendredi 20 mars dernier pour mettre en place dans les quartiers défavorisés des cellules d'aide alimentaire d'urgence. Organiser des points de diffusion à jour et à heure fixe. Et elle a été entendue.
"Le préfet a répondu, en disant qu’il prenait en compte ma demande, et qu’il est en train de mettre en place une espèce de banque alimentaire itinérante qui va pouvoir apporter au mieux les denrées de première nécessité, à ceux qui ont l’habitude d’en dépendre", indique-t-elle à RTL.
Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que dans la journée les ados fuient la promiscuité de leur appartement. On les retrouve au bas des barres d'immeubles. C'est vrai, ils n'en ont pas le droit. Pour l'instant, la ville n'a pas décidé d'imposer un couvre-feu comme dans les grandes villes des Alpes-Maritimes ou sur la Coté d'Azur.
Quelques communes l'ont décidé dans le Var et quelques petites villes dans la région d'Aix-en-Provence. Ce n'est peut-être pas la peine de mettre de l'huile sur le feu, même si tout le monde ne partage pas cet avis.