Covid-19 : pourquoi un vaccin est-il lancé au Royaume-Uni et pas en France ?
ÉCLAIRAGE - La France attend le feu vert de l'Europe, tandis que le Royaume-Uni a géré l'affaire au niveau national, puisqu'il est sorti de l'Europe.

Le Royaume-Uni sera l'un des premiers pays à autoriser l'utilisation massive d'un vaccin contre la Covid-19. Le pays a approuvé ce mercredi 2 décembre l'utilisation du vaccin de Pfizer/BioNTech, qui sera déployé dès la semaine prochaine. Un "moment historique" dans la lutte contre l'épidémie, selon le patron du laboratoire américain Pfizer, Albert Bourla
En France en revanche, la vaccination ne pourra commencer qu'à la fin du mois de décembre ou le début du mois de janvier pour les plus sensibles, selon le président de la République. Et plutôt au printemps pour le reste de la population, a-t-il indiqué.
Pourquoi une telle différence ? Tout simplement parce que la France attend le feu vert de l'Europe avant de lancer une campagne de vaccination. L'Agence européenne des médicaments (EMA) doit se prononcer le 29 décembre "au plus tard" sur l'autorisation d'un premier vaccin. Il devra ensuite être autorisé par la Commission européenne.
En revanche, le Royaume-Uni, qui est sorti de l'Europe depuis le 31 janvier 2020, a géré l'affaire de son côté. Boris Johnson a nommé un ministre en charge des vaccins, Nadhim ZahawiIl, et attendait seulement l'avis de l'agence nationale du médicament, la MHRA, qui a été favorable.
Des critères stricts pour valider un vaccin
Si l'Agence européenne du médicament prend du temps, c'est aussi par précaution. Elle examine trois vaccins de manière "continue" depuis le 1er octobre : celui de Pfizer et BioNtech, mais aussi celui de l'université d'Oxford et le vaccin de la biotech américaine Moderna. Elle regarde donc les données au fur et à mesure, et promet aux Européens un vaccin qui soit validé "selon les mêmes standards qui s'appliquent à tous les médicaments dans l'Union européenne".
Trois critères sont retenus pour valider un vaccin : l'"innocuité", la "qualité" et l'"efficacité" du vaccin, indique l'EMA. L'Agence britannique du médicament a considéré qu'ils étaient respectés dans le cas du vaccin Pfizer/BioNTech. Sa directrice a par ailleurs précisé ce mercredi que la validation s'était faite "de la manière la plus rigoureuse" par deux équipes distinctes, "sans négliger aucun aspect".
"On n'est pas dans un 100 mètres", a réagi de son côté le professeur Yazdan Yazdanpanah, membre du Conseil scientifique. "Ce n'est pas parce qu'ils [le Royaume-Uni, NDLR] vont commencer la semaine prochaine qu'ils vont mieux faire que les autres", a-t-il assuré ce mercredi sur Franceinfo.
Le prochain pays à autoriser un vaccin pourrait être les États-Unis, puisque l'Agence américaine des médicaments (FDA) a aussi été sollicitée par Pfizer/BioNTech et, depuis lundi 30 novembre, par Moderna. C'est le pays qui compte le plus de morts liées à la pandémie, avec 270.450 personnes décédées.
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