FFF : Noël Le Graët a annoncé démissionner de son poste de président
En poste depuis juin 2011, Noël Le Graët faisait face à un rapport d'audit au vitriol, rendu mi-février. Il a annoncé ce mardi 28 février sa démission. Une élection pour désigner son successeur pourrait intervenir en juin prochain.
Fin de règne. Ce mardi 28 février, Noël Le Graët a officiellement présenté sa démission de son poste de président de la Fédération française de football (FFF) lors d'une réunion du Comité exécutif de la FFF, a indiqué l'un des membres du Comex. Toujours aussi imprévisible et insondable, le "Menhir" du foot français a tardé pour laisser la main, 13 jours après la communication d'un rapport d'audit diligenté par le ministère des Sports.
Après 11 ans de mandat à la tête du football français, le dirigeant de 81 ans a décidé de passer la main après plusieurs mois de turbulences, marqués par des accusations de harcèlement, une mission d'audit accablante de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), et plusieurs dérapages verbaux.
Un rapport d'audit de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), rendu le 15 février, jugeait qu'il ne disposait "plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français", compte tenu notamment de son "comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes". Depuis le milieu du mois de janvier, Noël Le Graët est aussi visé par une enquête pour harcèlement moral et sexuel. La FFF a dénoncé dans un communiqué un "dénigrement disproportionné de l'instance" dans l'audit rendu mi-février.
Après le départ officiel du Breton, le vice-président Philippe Diallo gardera les rênes de la FFF, ont confirmé des membres du Comex. Il devrait rester à sa tête jusqu'à la tenue d'une Assemblée fédérale au mois de juin prochain. Seul cet organe peut élire le président de la Fédération.
Noël Le Graët, élu après le fiasco de 2010
Entrepreneur et baron breton, Noël Le Graët s'est forgé un destin national en dirigeant le football français avec poigne et habileté avant de perdre lucidité et soutiens. Né un 25 décembre dans une famille pauvre des Côtes-d'Armor (nord-ouest), l'ex-président de la Fédération française de football (2011-2023) se fait un nom à Guingamp, où il fait fortune dans l'agroalimentaire, propulse le club local, l'En Avant, du monde amateur à la Coupe d'Europe et dirige la mairie.
Le fondateur du groupe Le Graët (800 salariés), spécialisé dans la pêche, les conserves et les surgelés, s'est imposé dans la France du foot en présidant la Ligue professionnelle (LNF, ancêtre de la LFP) de 1991 à 2000.
Élu sur les ruines du fiasco de Knysna, le "Prez" comme il était surnommé au siège de la FFF, redore progressivement l'image de l'équipe de France, qu'il transforme en poule aux œufs d'or bien avant le 2e titre mondial de 2018, avec deux leviers : un juteux contrat avec Nike et un reprise en interne des droits marketing des Bleus.