125 ans de l'OM : Ribéry, Drogba, Pirès... Ce qu'il faut savoir sur le "Match des légendes"

L'OM célèbre ses 125 ans avec un "Match des légendes" au Stade Vélodrome, ce vendredi 2 mai. Un hommage vibrant à l'histoire et à la passion d'une ville et de supporters à travers le monde pour un club pas comme les autres.

Didier Drogba sous les couleurs de l'Olympique de Marseille en octobre 2003

Crédit : GERARD JULIEN / AFP

RTL ÉVÉNEMENT - 125 ans de l'OM : comment le club rassemble

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Il est des clubs de football qui sont plus que des clubs de football. L'Olympique de Marseille en fait partie. Seul club français à ce jour à avoir gagné la Ligue des champions, l'OM fête aujourd'hui ses 125 ans. Ce vendredi 2 mai, à 21h05, un "Match des légendes" est organisé au Stade Vélodrome. Les trophées remportés par le club phocéen seront exposés sur la pelouse, un immense spectacle pyrotechnique organisé.

Cette rencontre qui regroupera les plus grands joueurs de l'histoire de l'OM : Basile Boli, Pascal Olmeta, Didier Drogba, Franck Ribéry, Éric di Meco, Marcel Desailly, Robert Pirès, Samir Nasri, Djibril Cissé, Josip Skoblar, Stéphane Mbia, William Gallas, Benoît Cheyrou, Bafétimbi Gomis, Taye Taiwo, Vitorino Hilton, Brandao, entre autres. Le match sera diffusé à la télévision sur RMC Découverte.

Une liste qui regroupe des idoles des fans de foot en ciel et blanc. Idoles, le mot est bien choisi puisqu'on dit souvent que le foot est une religion qui se transmet souvent de père en fils, à Marseille. Le baptême a souvent lieu dans la cathédrale du stade Vélodrome. L'OM c'est plus que du football et la transmission se fait aussi de plus en plus de père en fille : "Mon père c'est un fanatique de l'OM, une fois il a jeté la télécommande sur la télé, c'est l'amour. C'est la haine et l'amour en même temps" explique Elena qui dit ne pas "s'y connaître trop en foot".

Si elle va souvent au Vélodrome c'est qu'elle adore "l'ambiance quand on va dans un stade" : "Ça prend au cœur, ça prend les gens. On a envie de crier, de s'amuser en fait. En regardant ça, il y a de l'adrénaline aussi. Donc voilà, même si on ne s'y connaît pas trop, on kiffe !" Mattéo a cette passion depuis le biberon : "Ma mère allait au stade alors qu'elle était enceinte de moi. Ça veut dire beaucoup de choses : c'est génétique. Mon enfant, le jour où j'en aurais un, n'aura pas le choix. C'est soit l'OM, soit il n'aime pas le foot. Mais il aimera l'OM, donc c'est bon", s'exclame-t-il.

Un club créé par un Lorrain, qui joue au rugby en noir et mauve

Si les Marseillais ont l'OM dans le sang, ce n'est pas un Marseillais qui a fondé le club phocéen, mais un Lorrain né à Verdun. René Dufaure de Montmirail a 18 ans quand il s'installe à Marseille. Courtier en assurance, moustache, canne et haut de forme, c'est pourtant un sportif qui pratique l'escrime, l'équitation et l'athlétisme. Quant au foot, il découvre ce sport en jouant avec les fils de son patron. Ça lui donne l'idée de monter un club en 1897. Mais au bout d'un match perdu, Dufaure de Montmirail décide d'arrêter le ballon rond et de se consacrer au ballon ovale.

À la fin du XIXe, le sport roi dans les bouches du Rhône, c'est le rugby. Ce club ne s'appelait pas encore l'Olympique de Marseille mais le FC Marseille. Son maillot était noir avec une étoile mauve. René Dufaure de Montmirail décide alors d'agrandir le club en le rendant omnisport, ce qui oblige un changement de nom en 1900. Le FC Marseille devient l'OM pour Olympique de Marseille.

Après la renaissance des JO à Athènes en 1896 grâce à Pierre de Coubertin, l'olympisme est à la mode en France. Marseille, ex-Massilia, est également une ville qui a été fondée par les Grecs. Avec ce nouveau club, il faut une nouvelle couleur. : l'OM adopte un maillot blanc, symbole de la pureté olympique. Le bleu ciel, lui, il apparaîtra sur la tunique des joueurs qu'en 1989, l'époque de Papin et de Deschamps. Son sigle n'est autre que le sceau familial de René Dufaure de Montmirail. Un DM qui retravaillé devient OM. Sa devise, "droit au but", vient de son épouse, Madeleine Dubois. Aujourd'hui, le parvis du stade Vélodrome a été rebaptisé du nom du fondateur de l'OM.

Un club à l'international

Appartenir à une famille du foot, faire partie de Marseille la rebelle, envers et contre tous, voilà ce que viennent chercher avant tout les 64.000 spectateurs du stade Vélodrome qui viennent s'y presser chaque week-end. Mais si l'OM a été fondé par un Lorrain, le club marseillais a dépassé les frontières. L'Olympique de Marseille a répertorié plus de 25 sections de supporters à travers le monde. Il y en a à Santiago du Chili, à Los Angeles ou encore à Kinshasa, mais aussi en Australie.

L'OM, c'est une passion sans frontières. Ils sont banquiers, ingénieurs ou agents immobiliers, originaires de la région marseillaise, tous installés depuis plus de 10 ans au pays des kangourous et ils vivent leur amour de l'Olympique de Marseille en décalage horaire. "Les matchs à 21 heures en France, ça revient à trois ou quatre heures du matin (en Australie). Il faut bien gérer son sommeil, soit tu dors avant, soit tu ne dors pas en fait", explique l'un d'entre eux.

A ces heures-là, il n'y a pas beaucoup d'endroits pour se retrouver, de restaurants, de cafés, donc les fans de l'OM organisent des événements dans des parcs, en pleine nuit, "avec des tentes, des groupes électrogènes et on fait le café en regardant le match". Quand ils ne se retrouvent pas dans des parcs en pleine nuit, ils regardent les matchs en piratant la télévision française car la chaîne qui diffuse la Ligue 1, DAZN, n'existe pas en Australie.

Mariée à une Chinoise, Sébastien a mis des années à lui faire accepter cette passion dévorante : "Le football ce n'est pas du tout son truc, donc elle ne comprend pas du tout qu'il faille se lever à des heures pas possibles pour regarder les matchs et ne pas être contents quand ils perdent. Elle comprend qu'il y a d'autres idiots que moi en Australie, qui se lèvent seuls dans le noir avec un maillot et une écharpe pour regarder les matchs."

Un club qui joue un rôle social

Dans la cité phocéenne, l'OM, ce n'est pas que le foot. Le club a un rôle social : lutte contre le racisme, logement des femmes victimes de violences, ou une maraude pour les plus démunis : la maraude Depé, du nom d'un supporter disparu, Patrice de Peretti, qui distribue des repas chauds, des chaussettes au SDF toutes les semaines à Marseille.

En France, beaucoup de tribunes sont infiltrées par des groupuscules d'extrême droite, comme à Lyon, à Nice ou à Paris dans les années 90 avec des skinheads. C'est ce rôle social qui a rapproché Manuel de l'Olympique de Marseille, lui qui vit dans la capitale : "J'ai eu l'occasion d'aller voir quand même des matchs au Parc des Princes et en tant que noir, c'était mal vu d'aller se mélanger avec les supporters tandis que quand je viens ici, c'est la famille. Il n'y a pas de soucis, tout le monde se prend dans les bras, tout le monde crie ensemble."

L'Olympique de Marseille rendra hommage à son histoire ce vendredi soir. 125 ans de passion grâce à sa communauté unique de supporters. L'hommage continuera le 16 mai prochain avec l'inauguration devant le stade Vélodrome de Marseille d'une statue à l'effigie d'un autre président historique de l'OM : Bernard Tapie.

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