Vent, chutes, pavés, pluie... Si le Tour de France peut se gagner sur certaines étapes, en montagne ou sur contre-la-montre notamment, il peut se perdre tous les jours, comme l'a une nouvelle fois rappelé le patron de la plus grande course cycliste au monde, Christian Prudhomme, lors de la présentation d'une 109e édition qui ne devrait pas déroger à la règle.
L'an passé, à la manière d'un Lance Armstrong ou d'un Chris Froome autrefois, Tadej Pogacar s'était emparé du pouvoir dès la 8e étape, la première dans les Alpes, pour ne plus lâcher le maillot jaune jusqu'à l'arrivée à Paris. En revanche en 2020, lors de son premier sacre à seulement 21 ans, le Slovène avait renversé son compatriote Primoz Roglic lors du chrono de veille d'arrivée, à la Planche des Belles Filles.
La Planche est encore au programme cette année, sous l'appellation Super Planche, et il y aura encore un contre-la-montre pour clarifier les positions à la veille de l'arrivée, si besoin. Voici les 11 étapes clefs dans la course au maillot jaune, celles qu'il ne faudra manquer, pour les coureurs comme pour les spectateurs.
Un court contre-la-montre en guise de 1re étape, le Tour n'en avait plus proposé depuis 2017, lors d'un départ en Allemagne, à Düsseldorf. Long de 14 km, il avait été remporté par le Britannique Geraint Thomas - Froome s'était imposé à Paris. L'an passé, Pogacar s'était montré le plus rapide lors du premier chrono de 27,2 km. Sera-t-il encore le plus fort sur 13,2 km dans les rues de Copenhague pour se parer d'entrée de jaune ?
Le deuxième volet du tryptique danois, long de 202,2 km entre Roskilde et Nyborg, offrira un spectacle visuel impressionnant dans son final, avec 18 km au dessus de la mer, sur un surréaliste pont nommé Grand Belt, qui relie deux des plus grandes îles du pays, Seeland et la Fionie. Pour les coureurs, le risque de rafales de vent est élevé, prévient Prudhomme. Des favoris pourraient déjà être piégés par les bordures.
Ils avaient provoqué la chute de Froome en 2018. Les légendaires secteurs pavés du Nord de la France sont de retour sur le Tour dans la seconde partie de l'étape entre Lille Métropole et Arenbeg - Porte du Hainaut. Ils sont au nombre de 11, dont cinq inédits même sur Paris-Roubaix, pour un total de 19,4 km.
Après une étape dite "accidentée" entre Binche et Longwy (219,9 km avec deux côtes de 3e catégorie et une de 4e), place à la grande nouveauté des 10 dernières années : la Planche des Belles Filles, sommet du massif des Vosges méridionales.
Mais cette fois, et comme en 2019, la montée finale classée en 1re catégorie (7 km à 8,7% de pente moyenne) est proposée dans une version "Super" : 1 km de montée supplémentaire avec un passage à 20% et une portion non bitumée.
L'approche des Alpes se fait via une étape de 186,3 km entre Dole et Lausanne (deux côtes de 4e catégorie, deux de 3e). Le lendemain, départ de Aigle, toujours en Suisse, pour 192,9 km en direction de Châtel - Portes du Soleil, en Haute-Savoie.
Après le col des Mosses (2e catégorie, 13,3 km à 4,1%), le peloton se frotte à deux 1re catégorie : le col de la Croix (8,1 km à 7,6%) puis le Pas de Morgins (15,4 km à 6,1%), dont le sommet précède de 10 km l'arrivée, avec une courte descente suivie d'une remontée vers la station.
Le lundi 11 juillet sera consacrée à une journée de repos à Morzine, le mardi 12 à une courte étape accidentée plutôt que de pure montagne entre Morzine et Megève (148,1 km), avec un final en montée classé en 2e catégorie (19,2 km à 4,1%). Une mise en bouche avant le lourd programme du lendemain entre Albertville et Serre Chevalier (151,7 km).
Apparus pour la première fois en 2015, les esthétiques Lacets de Montvernier (2e catégorie, 3,4 km à 8,2%) reviennent pour la troisième fois en début de parcours. Il y a ensuite le col du Télégraphe (1re catégorie, 11,9 km à 7,1%), le col du Galibier (hors catégorie, 17,7 km à 6,9%) et enfin le col du Granon (hors catégorie, 11,3 km à 9,2%) pour atteindre 2.413 m. Grande bataille attendue entre les leaders.
Sans aucun doute l'étape reine de ce Tour, le jour de la fête nationale, avec trois hors catégorie dont la montée finale vers l'Alpe d'Huez (13,8 km à 8,1%), ses 21 lacets, sa foule en délire. Ce monument n'était plus au programme depuis 2018, avec un succès du futur vainqueur final Geraint Thomas.
Ce sera la 32e ascension de "l'Alpe" sur le Tour. Thibaut Pinot s'y était imposé en 2015, Christophe Riblon en 2013, Pierre Rolland en 2011. Mais attention, il y a deux énormes morceaux à avaler précédemment, après le départ de Briançon : une nouvelle fois le Galibier (23 km à 5,1%) puis la Croix de Fer (29 km à 5,2%).
La transition Alpes-Pyrénées se fera via des étapes Bourg d'Oisans - Saint-Étienne (192,6 km, deux 3e catégorie, un 2e), Saint-Étienne - Mende (192,5 km, quatre 3e catégorie, un 2e) et Rodez - Carcassonne (202,5 km, un 3e catégorie, un 2e), avant la deuxième journée de repos.
De Carcassonne, les coureurs se dirigeront ensuite vers Foix (178,5 km), avec deux cols de 1re catégorie à escalader dans le dernier tiers du parcours : le Port de Lers (11,4 km à 7%) et le Mur de Péguère (9,3 km à 7,9%). Ceux qui auront eu du mal à relancer la machine dans ce début de troisième semaine pourraient y laisser des plumes.
Toujours pas de col hors catégorie dans cette véritable première étape pyrénéenne, mais un nouveau final en altitude (8 km à 7,8%) vers l'altiport de Peyragudes, associé au James Bond demain ne meurt jamais depuis 1997 et à l'histoire du Tour depuis 2012. En 2017, c'est Romain Bardet qui s'y était imposé, Chris Froome étant, lui, contraint de céder le maillot jaune à Fabio Aru.
Il faudra auparavant se coltiner le col d'Aspin (1re catégorie, 12 km à 6,5%), Hourquette d'Ancizan (2e catégorie, 8,2 km à 5,1%) et le col de Val Louron-Azet (1re catégorie, 10,7 km à 6,8%) sur un tracé court (129,7 km), propice au spectacle dans des décors majestueux.
S'il leur en reste la force, voici le dernier terrain de jeu pour les grimpeurs qui voudraient renverser la hiérarchie, ou enfoncer le clou et prendre un maximum de marge avant le contre-la-montre de Rocamadour (lire ci-dessous). Deux monuments hors catégorie entourent le col de Spandelles (1re catégorie, 10,3 km à 8,3%) : l'Aubisque (16,4 km à 7,1%) et Hautacam (13,6 km à 7,8%), pour une arrivée au sommet.
Un dernier contre-la-montre de 40,7 km dans le Lot entre Lacapelle-Marival et Rocamadour pour renverser la table comme Pogacar en 2020 ? Gérer son avance comme le même Slovène l'an passé entre Libourne et Saint-Émilion (30,8 km) ? 8e d'une étape remportée par le Belge Wout Van Aert, le coureur de l'équipe UAE Team Emireates n'avait concédé que 25 secondes sur son dauphin à Paris, le Danois Jonas Vingegaard, relégué à 5 minutes 20 au final.
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