Plus de 6 Français sur 10 (63%) sont opposés à l'idée de mesures dérogatoires pour que les sportifs de haut niveau puissent reprendre l'entraînement avant la fin du confinement en France. 70% estiment même que de telles mesures représenteraient un privilège plutôt qu'une dérogation.
Par ailleurs, 88% des sondés sont d'accord avec la décision prise par la mairie de Paris à l'encontre des amateurs de jogging : l'interdiction de sortir courir entre 10h et 19h. 58% souhaitent voir cette restriction étendue à toutes les villes du pays. Voici les principaux enseignements de la dernière enquête réalisée par Odoxa pour RTL et Groupama.
Le sondage a été réalisé sur internet les mercredi 8 et jeudi 9 avril 2020 auprès d'un échantillon de 1.003 personnes âgées de 18 ans et plus parmi lesquelles 569 amateurs de sport, selon la méthode des quotas. Découvrez le détail ci-dessous.
Depuis quelques jours, certains sportifs, dirigeants, instances et acteurs de sport appellent à mettre en place des mesures dérogatoires pour que le monde professionnel puisse anticiper la reprise des compétitions en s’entraînant avant le déconfinement. Si de nombreuses compétitions sont reportées voire annulées, il est encore question que certaines puissent avoir lieu. La Ligue 1 ou la Ligue des champions en football, le Tour de France en cyclisme en font notamment partie.
La question que tout le monde se pose est donc de savoir comment aménager le calendrier tout en laissant la possibilité aux sportifs de bien se préparer et donc, de les déconfiner en amont par des mesures dérogatoires. Si de telles mesures venaient à être annoncées, les Français les accueilleraient mal. 63% d’entre eux s’y opposent. Les amateurs de sport y sont eux aussi majoritairement opposés (54%).
Dans le détail, les Français approuveraient tout de même à une courte majorité, la possibilité de donner l'accès des stades aux athlètes pour qu’ils s’y entraînent tour à tour (52%). Ils s’opposent en revanche à l’idée de laisser les cyclistes aller s’entraîner seuls sur les routes.
Enfin, même si c’est le cas en Allemagne, 60% des Français désapprouvent l’idée de laisser une équipe de football s’entraîner à huis-clos et par petit groupe. Les amateurs de sport sont plus ouverts à ces mesures. 58% sont favorables à l’hypothèse de donner l’accès des stades aux athlètes et 52% aux mesures dérogatoires pour les cyclistes. Mais eux aussi s’opposent à une dérogation pour les équipes de football
Les Français ne nient pas les difficultés qui se posent pour le sport professionnel. 51% d’entre eux jugent que le secteur du sport est économiquement mis en danger par le confinement. Ils sont tout autant à penser que les sportifs doivent nécessairement s’entraîner dans des conditions normales pour être performants en compétition. Notons que les amateurs de sport sont encore plus en accord avec ces affirmations. Ils sont respectivement 61% et 57% à le penser.
Mais la question n’est pas là selon eux. Il n’y a pas de raison que les sportifs fassent exception et se désolidarisent du confinement. Français ou amateurs de sport sont ainsi 70% à considérer que de telles mesures ne seraient pas dérogatoires mais qu’il s’agirait de privilèges. Voilà la raison principale de l’opposition des Français aux mesures spécifiques pour les sportifs de haut niveau.
Une solution pourrait alors mettre tout le monde d’accord : que de telles mesures soient décidées au niveau international. 62% des Français et 65% des amateurs de sport pensent qu’il faut ce soit le cas.
Depuis mercredi 8 avril, les joggeurs parisiens ont l’interdiction d’aller courir entre 10h et 19h. La mesure est largement approuvée par les Français. Seuls 11% d’entre eux s’y opposent.
Ils y sont si favorables qu’ils souhaitent même étendre l’interdiction à toutes les villes. 58% des Français se positionnent ainsi, 15% estimant qu’elle ne doit être appliquée qu’à la capitale.
Enfin, seuls 15% des Français affirment qu’il faudrait interdire la pratique du joging et ce, quelle que soit l’heure.