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Joseph Goebbels au congrès du parti national-socialiste à Vienne
Crédit : Lothar Rübelt / Austrian National Library / APA-PictureDesk via AFP
Nous sommes le 18 février 1943 dans la grande salle du palais des sports de Berlin. Le froid se fait mordant et l'inquiétude grignote peu à peu les certitudes des 14.000 personnes venues écouter les prises de paroles des hauts dignitaires du régime nazi. Pour cause, l'Allemagne se remet péniblement de la défaite subie à Stalingrad et voit ses troupes reculer en Afrique du Nord. Toutes ces paires d'oreilles attendent le bon mot, la phrase qui rassure. Elles l'auront. Le public va se trouver complètement transcendé par l'éloquence du ministre de la Propagande. L'homme clé du Troisième Reich : Joseph Goebbels.
Retour dans la ville de Rheydt au mois d'octobre 1897. Joseph Goebbels vient de naître. Il est le troisième enfant d'une famille catholique appartenant à la petite bourgeoisie. Atteint d'une maladie des os, le garçonnet perd l'usage de son pied droit à l'âge de 4 ans. Profondément complexé, il se réfugie dans les études et finit par décrocher un doctorat de philologie. Goebbels se voit bien écrivain. Il souhaite travailler pour un journal berlinois. Le poste lui est refusé.
Ce revers nourrit son antisémitisme. À 25 ans, Joseph Goebbels intègre le NSDAP (Le Parti National Socialiste Allemand) et rédige les discours pour les responsables du parti. Remarqué, le jeune homme est placé à la direction de la propagande pour l'ensemble de l'Allemagne. Les rassemblements de masse avec drapeaux et banderoles, c'est lui. Les véhicules munis de haut-parleurs qui circulent en ville pour diffuser des slogans haineux, c'est lui. Au printemps 1933, Goebbels est l'un des ministres d'Adolf Hitler. Près de 20.000 ouvrages non conformes à l'idéologie nazie sont brûlés. Tous ces autodafés qui pullulent dans le pays sont également de son fait.
Les autodafés ne sont qu'une mise en bouche. Joseph Goebbels va incarner cette poigne nazie voulue par le Führer. Son ministère réduit au silence de nombreux médias. Côté cinéma, les studios sont sous la coupe de l'homme d'État. Il choisit les acteurs et les metteurs en scène. En musique, des marches nationalistes passent en boucle sur les radios. Au théâtre, seules les pièces des grands auteurs allemands comme Goethe et Schiller ainsi que les œuvres nationales-socialistes sont représentées. Gare à ceux qui s'émerveilleraient devant une toile de Picasso ou de Van Gogh. Elles appartiennent à un art dit "dégénéré".
Malgré son mètre soixante-cinq et sa chétivité presque maladive, Joseph Goebbels, surnommé le nain venimeux, n'a pas encore fini de montrer les muscles. Il est à l'origine du pogrom de la nuit de Cristal en 1938. Une nuit de terreur au cours de laquelle 30.000 juifs sont arrêtés, 200 synagogues sont incendiées et où plus 7.500 magasins juifs sont saccagés.
L'ascension politique du parti nazi et la Seconde Guerre mondiale ont profondément rapproché Adolf Hitler et Joseph Goebbels. C'est avec une confiance totale que l'autocrate le nomme plénipotentiaire en 1944. Mais l'heure tourne et la Seconde Guerre mondiale échappe au nazis. Hitler s'est retranché dans le Führerbunker, au centre Berlin. La famille Goebbels l'a rejoint. Le 29 avril 1945, tous fêtent le mariage du Führer et d'Eva Braun. Le lendemain, le dictateur se donne la mort. Goebbels, fidèle de la première heure, assiste là au crépuscule du Troisième Reich. Deux jours plus tard, il s'adresse une balle en pleine tête.
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