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Ilse Koch : les mille et un vices de la "sorcière de Buchenwald"

PODCAST - Entre 1937 et 1943, Ilse Koch, épouse du commandant du camp de Buchenwald, y a multiplié les atrocités. Torture, tours de charme, vols et expériences scientifiques, la mère de famille fût une véritable actrice de l'horreur nazie.

Ilse Koch arrive a son procès devant le Tribunal Militaire Américain en 1947

Crédit : Bridgeman Images via AFP

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Les camps de concentration. Le cœur de l'horreur nazie. Et pour des milliers de juifs, un bout de vie à attendre la mort dans des conditions atroces. Là-bas, toute forme de dignité restait sur le pas de la porte. Alors, quand la séduction en robe rouge se pavanait dans les allées de Buchenwald, on imaginait aisément les prisonniers suivre la lumière des yeux. Aucun homme n'y prêtait attention. Ceux qui s'y risquaient étaient promis à un triste sort. Le visage de ce sadisme était celui d'Ilse Koch, la sorcières aux mille et un vices.

Margaret Ilse Kohler naît en 1906 à Dresde et grandit dans un milieu ouvrier. Élève moyenne, elle effectue des études de commerce et enchaîne les postes de secrétaire. Nationaliste et antisémite, elle entre à 26 ans au parti nazi. Au sein du NSDAP, Ilse Kohler travaille comme sténotypiste mais son ambition lui dessine des rêves de grandeur. C'est ainsi qu'elle épouse Karl Otto Koch, un commandant de camp de concentration proche du chef de la SS Heinrich Himmler.

En 1937, son mari est muté à Buchenwald. Ils établissent leurs quartiers dans une villa bâtie à deux pas du camp. Au départ, Ilse Koch ne met pas les pieds à l’intérieur du camp. Mère aimante et attentionnée, elle élève ses deux enfants. Mais très vite, elle s’intéresse de près au fonctionnement du centre de mise à mort. Elle s’y balade avec ses enfants, mais aussi seule et assiste aux sévices, aux viols ainsi qu'aux pendaisons. Elle observe également avec attention la mort lente des détenus qui ont reçu des injections léthales.

Actrice du martyr

La femme du commandant Karl Koch quitte bien volontiers le fauteuil du spectateur pour s'en prendre aux déportés. Elle ordonne que certains soient jetés du haut de la falaise du camp. À cela s'ajoute son tour de charme au milieu des juifs usés et affamés. Par une belle journée, il peut lui arriver de prendre le soleil en maillot de bain. Gare à celui qui effleurerait son corps d'un regard. L'intéressé verrait son numéro de matricule transmis aux soldats du camp et pourrait être torturé, enfermé, fouetté ou encore piétiné sous les sabots d'un cheval.

La barbarie de la sorcière de Buchenwald ne s'arrête pas là. Elle met, par exemple, sur pied un programme scientifique avec un médecin du camp pour étudier un lien éventuel entre tatouage et criminalité. Après la sélection de toutes les personnes tatouées, celles qui ont les dessins les plus originaux sont empoisonnées. Puis, les peaux tatouées sont prélevées des cadavres. Des abats jours, des portefeuilles et des couvertures de livres sont confectionnées à partir de l'épiderme des malheureux. Toujours plus macabre, Ilse Koch va jusqu'à collectionner les têtes réduites des prisonniers.

Comme si cet abus de puissance ne pouvait étancher sa soif, la tortionnaire se vautre également dans le luxe. Avec son mari, ils volent les effets personnels des détenus et l'argent envoyé par leurs familles pour financer la construction de leur manoir. Dans cette folie dispendieuse, Ilse Koch fait également bâtir un zoo, s'offre des vêtements de luxe et des bijoux. De ce besoin de plaire découle son plus grand amour : celui de la chair. Elle trompe son mari avec d'autres officiers SS dans des orgies où l'alcool coule à flots. Un penchant qui lui a valu le surnom de chienne de Buchenwald.

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