Adolf Hitler : des portes du pouvoir à la mise en place d'une idéologie mortifère

Comment Adolf Hitler est-il devenu l'incarnation du mal absolu, avec la mise en place d'une idéologie mortifère, qui va plonger l'Allemagne, puis le monde entier dans la pire catastrophe du XXe siècle, connue dans l'histoire ? 

Dès le lendemain de son arrivée au pouvoir, Hitler dissout le Parlement, le Reichstag, et de nouvelles élections sont organisées. La campagne est violente. Une cinquantaine de personnes sont assassinées par les Sections d'Assaut. Fin février 1933, un mois seulement après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, l'état d'urgence est instauré à la suite du mystérieux incendie criminel qui ravage le Reichstag. Les libertés individuelles sont suspendues. 

Après avoir remporté haut la main les élections législatives, Hitler obtient les pleins pouvoirs pour quatre ans. Le NSDAP est proclamé parti unique à la fin de l'année. Le Führer organise un plébiscite qu'il remporte à plus de 95%. Partout en Allemagne, il y a d'immenses portraits d'Hitler avec la devise "Un peuple, un empire, un chef". Le chef du NSDAP met en place un système totalitaire.

Camp de concentration et autodafés

Le premier camp de concentration ouvre à Dachau en mars 1933. Les sociodémocrates, les communistes, les forces d'opposition, mais aussi les témoins de Jéhovah, puis les juifs, commencent à être persécutés en Allemagne. De plus en plus de métiers leur sont interdits : la fonction publique, la justice, la médecine, l'enseignement, le journalisme. Les magasins juifs sont boycottés par la population et le pouvoir. Les communistes et les sociodémocrates sont arrêtés par la Gestapo, la police politique, et les syndicats sont dissous, remplacés par une organisation unique qui contrôle le loisir et toute la vie des salariés. 

Des autodafés sont organisés sur les places publiques, dans les grandes villes. On brûle des milliers de livres, répertoriés comme anti-allemand par Hitler, comme ceux de Freud ou d'Einstein. Toutes les œuvres d'art que le chancelier n'aime pas sont interdites et classées comme, "arts dégénérés". 

La nuit des longs couteaux en 1934

Hitler purge les fameuses sections d'assaut, les SA, qui ont pris trop de pouvoir et qui voudraient lui dicter une politique plus à gauche, plus anticapitaliste. C'est "la nuit des longs couteaux". Cette purge fait 200 morts. Dans toute l'Allemagne, le culte de la personnalité est à son comble. Quand Hitler parle à la radio, le pays entier s'arrête et l'écoute. Tout le monde doit faire le salut nazi et les jeunes doivent intégrer les jeunesses hitlériennes.

Ceux qui alertent sur le danger ne sont pas nombreux et ont du mal à se faire entendre. C'est le cas de la communauté juive, bien sûr, inquiète pour son avenir en Allemagne. Depuis les lois de Nuremberg en 1935, les juifs ne peuvent plus se marier ni avoir de relations sexuelles avec des non-juifs, au nom de la protection du sang et de l'honneur allemand.

La nuit de cristal en 1938

Ils n'ont plus d'ailleurs la citoyenneté allemande ni le droit de vote. Puis, en 1938, c'est la nuit de cristal. Ordonné par Hitler, ce pogrom se solde par un bilan très lourd. Au moins 90 personnes sont assassinées, des centaines de milliers d'autres sont agressées et 30.000 personnes sont déportées vers les camps de concentration. Des centaines de synagogues sont détruites en Allemagne, les cimetières juives sont profanées et 7.500 commerces et entreprises sont saccagées. 

Mais le monde entier ferme les yeux sur le désarroi des juifs allemands. Beaucoup veulent partir, mais les frontières des autres pays se ferment. En septembre, après l'invasion de la Pologne par les troupes nazies, la France et la Grande-Bretagne déclarent enfin la guerre à Adolf Hitler. 

44.000 camps nazis

Adolf Hitler étend à l'Europe occupée sa sinistre politique d'épuration ethnique, commencée quelques années plus tôt en Allemagne. Il ordonne l'assassinat d'un million de personnes, détenues dans plus de 44.000 camps nazis. Les juifs, les handicapés physiques et mentaux, les homosexuels, les Tziganes, les Roms, les Slaves, les communistes, les témoins de Jéhovah, enfants ou adultes, ils sont réduits aux travaux forcés et n'ont que la peau sur les os.

D'autres victimes deviennent des cobayes pour des expériences scientifiques monstrueuses, mises en place par Mengele. La plupart des déportés meurent de faim, d'épuisement, de maladie. Ils sont gazés puis disparaissent dans des fours crématoires.

Dans le cadre de la solution finale voulue par Adolf Hitler, les rafles et les déportations de juifs dans les camps se multiplient. Les résistants sont traqués et des massacres contre des civils sont perpétrés, comme à Oradour-sur-Glane, en France, dans le Limousin, le 10 juin 1944. Les habitants d'un petit village dont plus de 200 enfants sont assassinés, la plupart brûlés vifs dans l'église au centre du village.

Hitler sombre dans une paranoïa totale

Mais le régime nazi est en train de s'écrouler et Hitler a perdu le contrôle. Le débarquement de Normandie, qu'il n'a pas vu venir en juin 1944, est un nouveau coup de massue. Un mois plus tard, après avoir été blessé dans un attentat raté, Hitler sombre dans une paranoïa totale. 

Devenu prématurément un vieillard qui se déplace à petits pas, le dos courbé, Hitler passe son temps à hurler des ordres qui n'ont ni queue ni tête. Il jure qu'il va gagner la guerre avec ses armes secrètes, ses fameuses bombes volantes et ses fusées. Mais la défaite est inévitable. 

6 millions de morts

À l'ouest, à l'est, au sud de l'Europe, Hitler est cerné par les armées alliées qui avancent rapidement et font découvrir au monde entier les horreurs du régime nazi, les camps de la mort, les charniers à ciel ouvert, la Shoah et ses 6 millions de morts, soit les deux tiers des juifs d'Europe. La bataille suprême est engagée.

Dans Berlin, envahi par les soviétiques, Hitler se retranche dans son bunker avec le dernier carré de fidèles, protégé par des soldats. Le tyran en profite pour se marier avec Eva Braun et c'est en sa compagnie qu'il va décider de se suicider le 30 avril 1945, d'une balle dans la tête.

>> Les Salauds de l'Histoire. À travers un récit long format, Éric Brunet retrace, toutes les semaines, la vie et les crimes d'un salaud de l'Histoire. Une collection spéciale de notre émission phare Entrez dans l'Histoire.

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