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Jean-Paul Belmondo et Alain Delon dans "Borsalino"
Crédit : Capture d'écran YouTube
Le 20 mai 1970, la France découvre en salles Borsalino avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo en têtes d'affiche. Les deux acteurs les plus bankables et les plus talentueux de leur génération sont donc réunis pour ce film sur la pègre marseillaise des années 30.
Delon et Belmondo ont commencé leur carrière pratiquement en même temps, dans Sois belle et tais-toi de Marc Allégret à la fin des années 50. Depuis, l’un et l’autre ont enchaîné les succès : Belmondo dans Un singe en hiver ou encore L’homme de Rio, avant d’entrer définitivement dans la cour des grands avec Godard et Pierrot le fou. Delon lui, enchaîne les rôles sombres : Le Guépard, Plein soleil, La Piscine, Rocco et ses frères. Il est au sommet de sa gloire.
"Belmondo et Delon sont les deux faces d'un même visage, c'est-à-dire que c'est le héros masculin français", résume Guillaume Evin, écrivain et auteur de L'encyclopédie Delon (Editions Hugo &Cie) et de l’ouvrage Belmondo, le livre Toc, Toc, Badaboum ! (Editions Hugo & Cie) "Ils émergent tous les deux au même moment (...) et finalement ils vont connaître des trajectoires parallèles qui vont parfois s'entrecroiser comme c'est le cas avec Borsalino, qui vont se séparer puis se retrouver. Ce sont les deux statues du commandeur du cinéma français, poursuit l'auteur dans Jour J.
C’est Delon, producteur du film, qui a eu l’idée d’adapter le livre d’Eugène Saccomano, Bandits à Marseille, qui raconte la vie des gangsters Bonaventure Carbone et François Spirito, au cinéma. Il a découvert le livre entre deux prises pour La Piscine, de Jacques Deray. C’est d’ailleurs à lui qu’il confiera la réalisation de Borsalino.
C’est aussi Delon qui a eu l’idée de jouer aux côtés de Belmondo, c’est même lui qui est allé le chercher. C’est même indiqué sur l’affiche : "Alain Delon présente". Mais comme on ne met pas deux fauves dans la même cage, on ne met pas deux stars sur une affiche sans problèmes. Et c’est justement celle-ci qui sera source de conflit entre les deux.
Delon étant le producteur du film, son nom apparaît deux fois, mais ce n’était pas prévu dans les contrats… Mis devant le fait accompli, Belmondo se met en colère et va même jusqu’à bouder la première du film, avant de porter l’affaire jusque devant les tribunaux. Bébel finira par gagner son procès deux ans plus tard. Et peu importe si les deux sont vraiment fâchés ou non, l’histoire fait parler les médias, et les entrées s’accumulent, le film finira par réunir 5 millions de spectateurs.
Pour moi, ce sont deux félins, deux fauves
Guillaume Evin
"La presse qui suivait le tournage adorait monter en épingle la moindre anicroche, le regard de travers, les petites tensions (...) On a voulu systématiquement les monter l'un contre l'autre, alors qu'en fait ils se nourrissaient l'un de l'autre, ce n'était pas pareil", analyse Guillaume Evin dans Jour J.
"Pour moi, ce sont deux félins, deux fauves. Ils ne viennent pas du même monde, mais ils ont le même instinct. Ils veulent tout dévorer, ils veulent capter la lumière. Et là dans ce film, comme les rôles sont très bien écrits dès le départ, là pour le coup il n'y a pas d'embrouille et ça fonctionne. Le tournage se passe très bien. Ce sont deux excellents professionnels ", raconte-t-il aussi.
Tous les jours dans Jour J, de 20h à 21h sur RTL, Flavie Flament vous fait découvrir les grands moments d’actualité qui ont marqué la mémoire collective.
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