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Un dictionnaire
Crédit : Pixnio/pics_pd
Aujourd’hui, Muriel Gilbert nous parle d’une voyelle, le i, que parfois l’on oublie…
Le i… J’adore cette voyelle, rigolote comme tout, avec son petit point en l’air, que d’ailleurs elle n’avait pas à la naissance, figurez-vous. On le lui a attribué au Moyen Âge (deux majuscules mais pas de trait d’union à Moyen Âge, petite révision en passant), donc on a eu cette brillante idée de mettre un point sur le i au Moyen Âge parce que, dans l’écriture manuelle, on avait tendance à le confondre avec d’autres lettres : un i sans point à côté d’un u, quand on écrit à la main… ça se confond !
Bref, voilà : un petit point, problème réglé. Pourtant le i cause encore des erreurs que je corrige fréquemment sous la plume des journalistes du Monde - mais eux, ils ont de la chance, ils ont une correctrice pour leur remettre les i d’aplomb. Et je suppose que, si les journalistes oublient ces i, les auditeurs de RTL doivent également se faire piéger parfois.
Donc allons-y ! Quels sont ces i que l’on oublie ? Eh bien ce sont des i qui ne s’entendent pas. Comme dans serpillière, par exemple… "J’entends bien un i dans serpillière !", me direz-vous. Vous en entendez un, mais il y en a deux. Un avant les deux L, un après. Et c’est le deuxième que tout le monde oublie. On pourrait presque prononcer "serpilière"… Mais l’usage veut qu’on prononce bien "serpiyère" !
C’est la même chose avec quincaillier. On oublie souvent le troisième i, qui vient après les deux L. Idem pour joaillier, un i avant les deux L, un i après. Bon, pour tous ces mots-là, la réforme de l’orthographe de 1990 est une fois de plus magnanime : elle vous permet d’oublier ces i qu’on n’entend pas, et ça en arrange plus d’un.
Mais bien sûr, il y a des exemples où l’on n’a pas le choix… Dans le mot "châtaignier", par exemple, qui souffre lui aussi d’un oubli fréquent de son deuxième i : châtaignier (IGNIER).
C’est bizarre, parce que G + N, ça fait déjà "gne"… Et d’ailleurs "châtaigne" ne prend pas ce deuxième i ; c’est pour cela qu’il est bien compréhensible que quantité de gens l’oublient quand il s’agit d’écrire le nom de l’arbre.
Même chose avec un autre végétal aux fruits délicieux : le groseillier. ILLIER. Pour ces mots, pas le choix, la réforme de l’orthographe n’est pas passée par là. En revanche, bonne nouvelle : il y a une raison logique à ce deuxième i, et dès que vous la connaîtrez, je vous promets que vous ne l’oublierez plus : "I.E.R" est le suffixe qui permet de former le nom des arbres, à partir du nom du fruit : pomme/pommIER, poire/poirIER, donc châtaigne/châtaignIER, groseille/groseillIER, etc.
Et il y a autre chose à ne pas oublier, c’est que j’attends tous les amis des mots du 94 et d’Île-de-France à 16 heures ce samedi 14 décembre, à la librairie Points communs de Villejuif pour une conférence sur les bonnes blagues de l’orthographe. C’est au métro Villejuif Paul Vaillant Couturier.
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