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Mort de Jean Pormanove : la plateforme Kick accuse la ministre Clara Chappaz de "tirer parti" du décès du streamer

Visée par une plainte de la ministre du Numérique, la plateforme australienne se dit "déçue" d'avoir appris le lancement de la procédure dans la presse. Elle dénonce "un discours politisé" qui vise à "tirer parti d'une perte individuelle tragique".

La ministre déléguée au Numérique Clara Chappaz le 7 juillet 2025

Crédit : AFP

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Benjamin Hue

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Mise en cause par les autorités françaises, la plateforme Kick contre-attaque. Le site de streaming australien a accusé jeudi le gouvernement français de "tirer parti" de la mort du streamer Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, après la démarche judiciaire envisagée par la ministre française déléguée au Numérique Clara Chappaz.

"Nous sommes déçus d'apprendre que les médias ont été informés des démarches de la ministre avant Kick. Cela suggère qu'il ne s'agirait pas de la protection des créateurs, ni de celle des clients ou du bien-être de l'industrie, mais plutôt d'un discours politisé qui tirerait parti d'une perte individuelle tragique", écrit la plateforme dans un communiqué visant à "réagir aux fausses informations circulant dans le débat public". 

Le streamer, dont les obsèques ont eu lieu mercredi à Nice, était mort lors d'un direct le 18 août de douze jours diffusé par la plateforme. La révélation des images et des circonstances du décès avaient choqué les internautes et mis en lumière les actes de violence dont il était l'objet depuis plusieurs mois, aux côtés des streamers "Naruto" et "Safine", notamment. Ces derniers avaient déjà été placés en garde à vue dans une enquête préliminaire sur des soupçons de violence sur personnes vulnérables après la publication d'un article de Mediapart en décembre 2024 révélant l'existence d'un business de la maltraitance sur la plateforme australienne. A l'époque, Raphaël Graven avait refusé de porter plainte, se disant "totalement libre de ses mouvements et ses décisions".

Kick assure n'avoir jamais reçu de demande de suppression de contenus ou de compte qu'il aurait refusé

Dans son communiqué, Kick se dit "surpris" par les messages communiqués par les autorités françaises à son sujet et dit coopérer "pleinement" avec elles depuis des mois. "Nous n'avons jamais reçu de demande de suppression de contenu ou de suspension de compte que nous aurions refusé", assure la plateforme, malgré les articles de Mediapart qui ont révélé ses dérives. Kick indique qu'il a "supprimé le contenu montrant son décès" et "suspendu tous les comptes concernés dans l'attente d'une enquête" dans la foulée de la mort du streamer français.

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Le site australien rappelle également que "selon les déclarations précédentes de Raphaël Graven et des autres participants, leur contenu était planifié à l'avance et scénarisé" et rappelle que "les forces de l'ordre ont révélé que Raphaël Graven avait déjà été interrogé par des enquêteurs et avait "fermement nié" avoir été victime de violences affirmant que les actes dans lesquels il était impliqué avaient été mis en scène "pour faire le buzz"".

Taxée d'inaction, la ministre du numérique veut faire de Kick son combat

Accusée d'avoir tardé à réagir au drame alors que son cabinet avait été alerté dès le mois de décembre 2024 dans le cadre d'une enquête de Mediapart, la ministre déléguée au Numérique Clara Chappaz a annoncé qu'elle allait attaquer la plateforme de streaming sur le fondement d'un manquement à une obligation prévue par la loi de 2004 sur la confiance dans l'économie numérique qui transpose dans le droit pénal la réglementation européenne sur les services numériques du DSA. "Kick n’a pas fait tout ce qui était possible pour pouvoir mettre fin à la diffusion de contenu qui était dangereux", a justifié la ministre, qui a promis sur RTL de faire de Kick "son combat", qualifiant la plateforme et ses représentants de "voyous du numérique".

À écouter

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En parallèle à la plainte annoncée par le gouvernement et à l'enquête ouverte par le parquet de Nice après la mort de Raphaël Graven, une enquête ouverte par le parquet de Paris va tenter de déterminer si la plateforme Kick diffusait en toute connaissance de cause des vidéos de coups, d'humiliation et de violences sur des personnes vulnérables, et si elle n'a pas signalé les contenus dont elle avait la connaissance. Des délits passibles de 10 ans d'emprisonnement et d'un million d'euros d'amende. Cette plateforme de streaming en direct, fondée par deux Australiens, est connue pour sa très faible modération, recueillant sans problème les vidéastes bannis de toutes les autres plateformes et leurs controverses.

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