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ÉDITO - Mort de Jean Pormanove : "Ces ministres ne font que commenter leur propre impuissance", s'indigne Saporta

Clara Chapaz, ministre déléguée au numérique, annonce une action en justice contre la plateforme Kick après la diffusion en direct du décès du streamer Jean Pormanove. Une intervention jugée à contretemps par Isabelle Saporta, qui la compare aux annonces du Premier ministre.

Le streamer Raphael Graven surnommé Jean Pormanove, décédé dans la nuit du 17 au 18 août, lors d'un direct sur la plateforme Kick.

Crédit : Instagram - @jeanpormanove

"Le gouvernement ne navigue plus : il coule et nous entraîne vers l'abîme"

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Clara Chapaz, ministre déléguée au numérique, a annoncé sur RTL, ce mardi 26 août, qu’elle allait attaquer Kick en justice pour manquement. Cette plateforme est connue pour avoir diffusé en direct le décès du youtubeur Raphaël Graven alias Jean Pormanove.

Et c’est pas trop tôt ! Il aura fallu attendre un mort pour que Madame la ministre agisse ! Parce qu’avant la mort du streamer, la plateforme qui hébergeait ce show de torture en ligne ne lui posait aucun problème. Il fallait l’entendre expliquer à Anne-Sophie Lapix, littéralement estomaquée par tant d’aplomb, qu’elle était mobilisée "depuis le premier jour".

Sauf que le "premier jour" évoqué par la ministre, c’est huit mois après l’enquête de Mediapart et une fois qu’un homme est mort. Autant dire, quand c’est trop tard. Et donc, c’est une fois que c’est trop tard que Madame la ministre se lance à fond ? Mais à fond pourquoi ? Pour comprendre comment on a raté ? On ne pourrait pas plutôt être à fond AVANT que ça ne rate ?

À l'image du gouvernement

Tout est à l’envers, de toute manière. C’est comme le Premier ministre qui commence par renverser la table et fermer toutes les portes qui auraient pu permettre d’établir des compromis avec les autres partis... pour ensuite, une fois que c’est fichu, une fois que c’est trop tard, proposer des solutions concrètes sur lesquelles s’appuyer. Des solutions comme la taxation des hauts revenus, qui auraient peut-être permis un passage.

Et quand ce n’est pas trop tard, c’est à contretemps. Evoquons également le cas d'Éric Lombard, ministre de l’Économie, qui le matin explique, qu’"un risque existe que le FMI intervienne" et qui l’après-midi du même jour affirme : "l’économie française est solide, la signature de la France sur les marchés est reconnue et nous finançons notre dette sans difficulté. Nous ne sommes, aujourd’hui, sous la menace d’aucune intervention, ni du FMI, ni de la BCE, ni d’aucune organisation internationale."

Le gouvernement ne navigue pas à vue… Nous ne sommes même pas sûrs qu’il navigue. Pire, il donne l'impression de couler et de nous entraîner vers l’abîme. Quant aux ministres, ils n’essaient même plus d’agir. Sidérés, ils ne font plus que commenter, à longueur de journée, leur propre impuissance. Il est vraiment temps que ça change.

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