Scandale des matières fécales : Perrier suspend la production de ses bouteilles d'un litre

Après la contamination de plusieurs puits, la célèbre eau gazeuse Perrier est en crise. Selon plusieurs informations diffusées ce vendredi 14 juin, Nestlé Waters a stoppé la production pour des raisons encore inexpliquées.

Photographie d'illustration

Crédit : Photo de Jason Jarrach sur Unsplash.

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La fabrication des bouteilles d'un litre de Perrier, la célèbre eau gazeuse, a été interrompue. Plusieurs puits à la source de Vergèze ont été contaminés, ce qui a obligé le groupe Nestlé à suspendre temporairement la production. Cette situation soulève des interrogations quant à la qualité de l'eau et à l'avenir de l'exploitation.

Depuis le mois d'avril, Nestlé Waters a été confronté à plusieurs incidents de contamination. Le 19 avril, la présence de germes d'origine fécale a entraîné l'arrêt immédiat de l'exploitation du puits "Romaine VIII" par le préfet du Gard, représentant un danger pour la santé des consommateurs. Nestlé a pris des mesures de précaution en détruisant près de 2,9 millions de bouteilles bloquées avant de les commercialiser.

Selon le journal Le Monde et franceinfo, deux autres puits ont été désinfectés à la suite de ces scandales, ce qui a entraîné une réduction importante des quantités d'eau disponibles pour la production de Perrier. Ainsi, la fabrication des bouteilles en plastique d'un litre, qui représentent les volumes de vente les plus importants, a été interrompue jusqu'à la fin de l'été. Actuellement, Nestlé accorde une préférence aux formats plus petits afin de poursuivre l'approvisionnement des magasins.

"Nous reviendrons avec une meilleure capacité à servir nos produits dès la fin de ces opérations, et après une phase de reconstitution de nos stocks", a déclaré le groupe dans un communiqué.

L'utilisation de traitements interdits

Le 30 mai, l'Agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie et la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) ont effectué une inspection approfondie de l'usine de Vergèze, de ses forages et de son laboratoire d'autosurveillance. Les résultats de cette inspection, n'ont pas encore été publiés. L’ONG Foodwatch a critiqué "le silence des autorités dans toute cette affaire" et s’interroge sur un potentiel rappel des produits non conformes.

D'après des déclarations, Nestlé avait recours à des méthodes interdites, comme la désinfection par UV et la filtration sur charbon actif, afin de dissimuler les contaminations récurrentes de ses nappes d'eau. En juillet 2022, un rapport confidentiel a révélé les dangers pour la santé causés par la détérioration de la qualité de l'eau brute sur divers sites, tels que Vergèze et les Vosges, où sont fabriquées les marques Hépar, Contrex et Vittel.

L'avenir de l'usine en jeu

Les préoccupations économiques et sanitaires ont poussé les syndicats de l'usine de Vergèze à enclencher leur droit d'alerte en raison de la situation actuelle. Il y a une incertitude quant à l'avenir de l'exploitation des eaux minérales naturelles de Nestlé à Vergèze, avec des échanges en cours concernant un retrait des autorisations d'exploitation. Il s'agit de la survie de l'usine et de ses 1.000 employés qui est en jeu.

Nestlé se veut rassurante, en déclarant continuer à investir pour protéger ce patrimoine unique et garantir son avenir. "Nous avons investi significativement, et continuerons de le faire" a déclaré la direction du groupe.

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