Empreinte carbone : "Oui, on peut manger des bananes !"

Parmi les produits courants dans notre consommation dont l'impact sur l'environnement est souvent surestimé se trouvent les bananes. Quelle est réellement leur empreinte carbone et quelles sont les conséquences de leur utilisation quotidienne ?

Une épicerie Sprouts Farmers Market à Redondo Beach, en Californie, le 23 février 2024.

Crédit : PATRICK T. FALLON / AFP

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Alors que la lutte contre le changement climatique devient de plus en plus urgente, une question souvent négligée émerge : quelle est l'empreinte carbone des aliments que nous consommons au quotidien ?

Dans cette optique, le chercheur Mike Berners-Lee, auteur du livre Peut-on encore manger des bananes ? paru le 14 mars 2024, s'interroge sur l'empreinte carbone du fruit et répond aux interrogations sur nos habitudes de consommation, dans une interview menée par le média écologique, Reporterre.

Cette adaptation du best-seller anglais est écrite dans une version entièrement remaniée et mise à jour. Il est notamment question de baguette et de TGV, et les chiffres font référence à l'empreinte carbone des habitudes de consommation des français.

Mike Berners-Lee, pionnier dans la quantification carbone, exerce actuellement en tant que professeur à l'université de Lancaster au Royaume-Uni. Selon lui, il est possible pour tout le monde de diminuer son empreinte carbone, sans forcément renoncer à tout.

Aller à l'encontre des idées reçues

Selon les recherches du chercheur Mike Berners-Lee, la consommation d'une banane émet environ 110 grammes d'équivalent CO2 (eqCO2). Cette valeur, est relativement faible comparée à d'autres aliments, notamment ceux d'origine animale.

L'auteur du livre, rappelle l'importance de comprendre l'empreinte carbone des aliments que nous consommons pour faire des choix plus responsables. Par exemple, à titre comparatif, un cheeseburger émet environ 5,4 kilogrammes d'équivalent CO2, ce qui équivaut à la consommation de cinquante bananes.

"La nourriture qui vient du bout du monde peut avoir une bonne empreinte carbone si elle est transportée par bateau », assure-t-il.

"Les bananes ont une empreinte carbone faible"

Interrogé sur cette question par le média Reporterre, Mike Berners-Lee explique : "Les bananes ont une empreinte carbone faible parce qu’elles poussent au soleil, et qu’il n’y a pas besoin d’ajouter quoi que ce soit. Ensuite, elles mûrissent tranquillement pendant le voyage en bateau qui va durer trois semaines. Elles n’ont pas non plus besoin d’emballage puisqu’elles ont déjà une peau bien épaisse."

D'après les données récoltées, le chercheur affirme que le mode de transport utilisé est un facteur clé dans l'empreinte carbone des fruits. Lorsque les bananes sont transportées par bateau, leur empreinte carbone est considérablement réduite, "jusqu'à 100 fois moins élevée que si elles étaient transportées par avion" affirme-t-il.

Un autre aspect à considérer est la méthode d'agriculture utilisée pour cultiver les bananes. Les pratiques agricoles durables, telles que l'utilisation de techniques biologiques et la gestion responsable des ressources, peuvent contribuer à réduire l'empreinte carbone de la production de bananes.

Il est beaucoup plus efficace de manger directement les plantes que de cultiver des plantes pour nourrir des animaux, puis de manger ces animaux.

L'écrivain, Mike Berners-Lee, interviewé par le média Reporterre, le 19 mars 2024.