Cancer, toux, fibrose... Quels sont les réels dangers du talc ?

Depuis des générations, le talc est utilisé pour différentes applications, telles que les produits cosmétiques, les déodorants, les shampoings secs, et pour soulager les irritations cutanées chez les bébés. Toutefois, cette poudre blanche, composée de silicate de magnésium, a récemment fait l'objet d'une étude en raison de son possible lien avec le cancer des ovaires. 

Plusieurs procès ont accentué les préoccupations liées au talc. Le géant pharmaceutique Johnson & Johnson (J&J) a été accusé en 2017 par l'Américaine Eva Echeverria d'avoir provoqué son cancer des ovaires en utilisant du talc de la marque. Même si J&J a refusé de répondre à ces accusations, cette décision a permis d'autres poursuites, en particulier au Canada, où des milliers de femmes souffrant de la même maladie ont intenté des poursuites contre l'entreprise.

En réponse à ces accusations, le gouvernement canadien avait déjà envisagé en 2018 d'interdire ou de limiter l'emploi du talc dans certains produits cosmétiques.

Les risques respiratoires et les cancers

La corrélation entre l'utilisation du talc et le cancer des ovaires reste encore en cours d'enquête. La revue Jama Network a publié en janvier 2020 une synthèse d'études qui a analysé les données de plus de 250.000 femmes suivies entre 1982 et 2017. Aucune corrélation statistique significative n'a été mise en évidence entre l'application de talc sur les parties génitales et le risque de cancer des ovaires. Il y avait 61 cas de cancer pour environ 100.000 femmes utilisant du talc, tandis que 55 cas étaient détectés pour 100.000 femmes qui n'en utilisaient pas, ce qui rend difficile de déterminer une causalité directe. 

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Toutefois, l'inhalation de particules fines de talc présente des dangers avérés pour la santé, en plus des craintes liées au cancer des ovaires. Selon le Plan de gestion des produits chimiques du gouvernement canadien, l'inhalation de talc en poudre libre peut causer des problèmes respiratoires, une réduction de la fonction pulmonaire, une fibrose ou une cicatrisation des poumons. En outre, le talc peut être contaminé naturellement par de l'amiante, une substance connue pour ses effets cancérogènes. 

Les accords juridiques de "Johnson & Johnson"

Johnson & Johnson a récemment signé un accord définitif avec la justice de 42 États américains en réponse à ces accusations. La procureure de l'État de New York, Letitia James, a annoncé dans un communiqué daté du 11 juin, que l'accord prévoit que J&J verse 700 millions de dollars, dont 44 millions pour l'État de New York. Cette somme sera divisée en quatre paiements sur une période de trois ans.

Toutefois, J&J persiste à soutenir que son talc est vérifié et soutient qu'il n'y a pas de reconnaissance de culpabilité dans cette entente. Auparavant, l'entreprise avait offert des accords de 8,9 milliards de dollars et plus récemment de 6,5 milliards de dollars sur une période de 25 ans afin de régler les plaintes concernant le talc. Cependant, ces propositions doivent être encore acceptées par les plaignants et validées par la justice américaine.