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Le pont de Saint-Nazaire (image d'illustration)
Crédit : Philippe Roy / Aurimages via AFP
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Quel est ce phénomène qui frappe l'estuaire de la Loire et sa cité portuaire, Saint-Nazaire ? La ville des Chantiers de l'Atlantique connaît une vague importante de décès dus à des cancers. Cette surmortalité était de 38% supérieure à la moyenne nationale chez les hommes de moins de 65 ans dans l'agglomération de Saint-Nazaire (la Carene) en 2019. Elle est désormais de 42% au dernier pointage de 2022, alors que de nouveaux chiffres doivent être annoncés par l'Agence régionale de santé des Pays de la Loire dans les prochains jours.
Ce phénomène n'est pas nouveau. Dès 2006, les autorités avaient repéré cette recrudescence de cancers dans la région nazairienne et notamment sur trois communes : Saint-Nazaire, Trignac et Montoir-de-Bretagne. Cancers du poumon, des voies digestives supérieures ou de la prostate s’y multiplient de manière inquiétante.
Deux pistes étaient évoquées par les chercheurs dans un premier rapport publié en 2019 : soit un "excès significatif des problèmes de santé lié à l'alcool", soit la forte industrialisation de la zone. Les associations de riverains s'insurgent et qualifient cette première idée d'"indécente". Elles pointent surtout l'environnement de cette zone, très ouvrière, avec beaucoup d'industries lourdes.
À l'époque, ces associations locales avaient demandé et obtenu une "étude de zone" pour cartographier les polluants dangereux et le niveau d'exposition des riverains, en partie autour des principaux sites industriels de la zone : la raffinerie TotalEnergies de Donges, le site Airbus de Montoir-de-Bretagne et les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire.
Mais tout ne se passe pas comme prévu depuis six ans. Ces collectifs (l'Association dongeoise des zones à risque, Vivre à Méan-Penhoët, Village Gron et la Ligue des Droits de l'Homme de Saint-Nazaire) estiment s'être "fait balader" dans une étude jugée comme étant un "faux-semblant" et une "mascarade". En cause : l'État et les industriels qui ne joueraient pas le jeu.
Moins de la moitié des 200 industries du secteur ont répondu à l'enquête de mesure des polluants. Certaines substances ne sont pas mesurées, comme les particules ultra-fines ou les pesticides, ou seulement partiellement, à l'instar du Chrome 6, utilisé dans plusieurs usines du secteur et classé comme cancérigène. Le nickel et l'arsenic sont aussi partiellement absents, alors que les taux d'émission sont importants dans le bassin nazairien. "On refuse d’être une caution démocratique d’une chose qui n’aboutira pas" déclare ainsi Christian Quélard de l’association Vivre à Méan-Penhoët.
Les associations demandent désormais un plan de surveillance environnemental financé par les industriels, comme cela peut se faire en Normandie, au Havre ou à Rouen. Une demande restée sans réponse de la part de la préfecture. Les riverains souhaitent également continuer leurs recherches et leurs actions, avec de nouvelles modalités, et mettre la pression aux élus, à un an des élections municipales.
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