Il y a quelques jours, nous évoquions le cododo, cette pratique qui consiste pour les parents à dormir avec leur bébé. Mais attention, avec les enfants de 5, 6, 7 ou 8 ans (voire au-delà), ce n’est plus du tout la même histoire. Ce qui est acceptable pour un nouveau-né, les trois premiers mois de sa vie et, allez, disons jusqu’à 6 mois, ne l’est plus du tout pour des enfants scolarisés qui sont censés dormir dans leur lit et n’ont rien à faire dans le lit parental.
Dans certains cas, on peut admettre que la règle souffre quelques exceptions. Quand un enfant est fatigué, par exemple, ou quand il est malade. Ou pourquoi pas quand il fait des cauchemars, encore que les enfants en fassent régulièrement et que ça puisse devenir le prétexte idéal pour squatter le lit des parents.
En vérité, il faut bien faire comprendre aux enfants qui ne sont plus des bébés que le fait de dormir (voire de s’endormir dans le lit de parental, quitte à être ensuite transporté dans son petit lit) doit rester quelque chose d’exceptionnel et qu’il en va de son équilibre, d’enfant mais aussi de futur adulte.
Sinon, c’est une mauvaise opération pour tout le monde. On ne parle pas de l’éventuel pipi au lit pour les plus petits, ni des coups de pieds dans le dos ou au plexus que vous donnent les enfants qui ont le sommeil agité. Ni encore de vos ronflements, si tant est qu’il vous arrive de ronfler : tout ça perturbe le sommeil de tout le monde ! Non, je vous parle des conséquences à plus long terme.
En prenant l'enfant systématiquement avec soi au moment de dormir, on développe une dépendance affective qui risque d’avoir plusieurs conséquences, si l’on en croit les pédopsychiatres. Primo, on altère la confiance que l’enfant peut avoir en lui. Secondo, on le met dans les meilleures dispositions pour qu’il éprouve plus tard une forme d’angoisse au moindre risque de séparation. Tertio (et c’est sans doute le plus important), on l’empêche de résoudre son complexe d’Œdipe.
Le petit garçon qui passe la nuit à côté de maman aura tendance à se prendre pour son mari. De même, la petite fille qui dort à côté de papa aura tendance à se prendre pour sa femme. Bref, dans un cas comme dans l’autre, l’enfant se prend pour ce qu’il n’est pas, ce qui est de mauvais augure pour lui et surtout un mauvais présage pour le couple que l’enfant prend un malin plaisir inconscient à faire voler en éclat.
Pour convaincre l’enfant qui ne veut rien entendre, il existe des phrases simples qui veulent bien dire ce qu’elles veulent dire. Des phrases comme : "On dort beaucoup mieux quand on dort dans son lit", ou encore : "Chacun a droit à son intimité". Et s’il faut répéter ces évidences 50 fois, répétez-les 50 fois. Ça finira bien par rentrer…
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