Mélatonine : est-ce vraiment efficace pour dormir et sans danger ?
De plus en plus de personnes se tournent vers la mélatonine pour améliorer leur sommeil. Mais cette hormone en vente libre est-elle réellement efficace et sans risque ? Explications d'Aline Perraudin.
La mélatonine est de plus en plus prisée pour favoriser l'endormissement. Il s'agit d'une hormone naturellement produite par l'organisme dès la tombée de la nuit, sécrétée par la glande pinéale située dans le cerveau. Contrairement aux somnifères, la mélatonine est considérée comme plus physiologique puisqu'elle intervient dans la régulation naturelle du cycle veille/sommeil. Elle envoie à l'organisme le signal qu'il est temps de se coucher, jouant ainsi un rôle similaire à celui du "marchand de sable". La concentration de mélatonine dans le sang atteint son pic vers 3 ou 4 heures du matin, puis diminue progressivement pour atteindre un niveau minimal au réveil.
La mélatonine facilite l'endormissement en abaissant la température corporelle grâce à la dilatation des vaisseaux sanguins au niveau des extrémités, comme les mains et les pieds. Cette baisse de température est essentielle pour favoriser l'endormissement.
Elle se consomme généralement juste avant d'aller dormir. Sous forme de sprays ou de comprimés sublinguaux, ses effets se manifestent rapidement, en quelques minutes. En revanche, si elle est prise sous forme de comprimés à avaler, il faut attendre environ 30 minutes avant qu'elle ne fasse effet. Toutefois, la mélatonine n'est pas une solution miracle : elle ne raccourcit que légèrement le temps d'endormissement et n'a pas l'effet sédatif des somnifères. Une fois prise, il est nécessaire de se mettre dans un environnement propice au sommeil.
Il existe aussi une forme de mélatonine à libération prolongée, conçue pour éviter les réveils trop précoces et ainsi prolonger la durée du sommeil. Si elle est prise vers 22 heures, elle commence à être libérée vers 3 heures du matin.
Utile pour recalibrer son sommeil
La mélatonine peut également être utilisée pour réguler le rythme veille/sommeil, notamment en cas de décalage horaire (jetlag). Elle peut aussi s'avérer utile pour les personnes ayant des habitudes de coucher tardives qui souhaitent s'endormir plus tôt. Dans ce cas, il est conseillé de la prendre 4 à 6 heures avant l'heure de coucher souhaitée, ce qui aide l'organisme à synchroniser la production naturelle de mélatonine.
Pas de dépendance, mais des effets indésirables possibles
La mélatonine présente-t-elle des risques ? Elle n'entraîne ni dépendance ni accoutumance nécessitant d'augmenter les doses. En général, elle est bien tolérée, mais certains utilisateurs peuvent ressentir des effets secondaires tels que des rêves plus intenses, des maux de tête ou une somnolence prolongée le lendemain. Il est donc déconseillé d'en prendre si l'on exerce un métier exigeant une vigilance accrue, comme pilote d'avion ou conducteur de train.
Par ailleurs, la mélatonine peut interagir avec certains médicaments, notamment les anticoagulants, les antihypertenseurs et les antibiotiques. Il est donc recommandé de consulter son médecin avant d'en consommer si l'on suit un traitement.
Enfin, les effets à long terme de la mélatonine sont encore mal connus, il est donc déconseillé de l'utiliser sur une période prolongée, généralement pas plus de deux ou trois mois. Si les troubles du sommeil persistent, il est préférable de consulter un médecin.
