L'opération de la myopie est de plus en plus pratiquée. Environ 150.000 sont réalisées chaque année en France. Pas étonnant : la myopie est un trouble de la vision très courant. C'est quand on voit mal de loin. Les raisons qui peuvent pousser à se faire opérer sont de ne plus avoir à porter de lunettes, ou parce qu'on ne supporte plus ses lentilles de contact.
Toutes les myopies sont-elles opérables ? Non, c'est rare d'opérer avant 20 ans, car il faut que la myopie soit stabilisée depuis deux ans. L'intervention au laser consiste à sculpter la cornée. La cornée, c'est ce tissu transparent situé devant l'iris et la pupille qui agit comme lentille optique de l'œil. "L'opération n'est possible que si elle est suffisamment solide et épaisse pour supporter d'être amincie. Ce qui nécessite un bilan précis", explique le professeur Eric Gabison, chirurgien ophtalmologue et chef de service à la Fondation Rothschild, à Paris.
L'opération de la myopie peut être contre-indiquée en cas de maladies de la cornée. "Avoir une sécheresse oculaire trop importante, non améliorée avec un traitement local, est également une contre-indication, car l'opération aggrave les yeux secs", précise l'ophtalmologue. "L'opération peut provoquer la nuit des éblouissements et des halos lumineux qui régressent avec le temps. Cependant, cela peut constituer une contre-indication chez certaines personnes, dont le métier oblige à conduire la nuit".
Il y a plusieurs techniques de laser. Toutes visent à remodeler la cornée pour corriger le trouble visuel. Il y a la PKR, technique réalisée directement sur la surface de l'œil, précise et fiable, pour les myopies et les astigmatismes modérés, mais avec une récupération visuelle plus lente sur une semaine. Avec la technique du Lasik, la plus pratiquée, on découpe une fine lamelle sur la cornée puis on réalise dessous la correction au laser. Elle garantit une récupération visuelle plus rapide, dès le lendemain et des retouches plus faciles. D'autres techniques laser sont se sont ajoutées ces dernières années.
Le choix de technique va dépendre de nombreux facteurs, des troubles visuels à corriger, de l'état de la cornée et de ses activités sportives. C'est à discuter avec son chirurgien.
Quelle que soit la technique laser utilisée, elle se déroule en ambulatoire, sans hospitalisation. On opère les deux yeux en même temps, sous anesthésie locale, avec des gouttes. Les complications sont rares. Dans le mois qui suit l'opération, il ne faut pas se frotter les yeux, ni aller à la piscine. Il faut également éviter toute activité exposant à un risque de choc sur le visage (sports de combat, par exemple). Et dans l'année qui suit, il faut bien protéger ses yeux du soleil.
Le principal frein à l'opération, c'est son coût. Elle est non remboursée par la Sécurité sociale. Certaines mutuelles prennent une partie des frais en charge. Il faut compter entre 2.000 et 3.000 euros.
Ensuite, on ne portera plus de lunettes ? On ne peut pas dire cela. Certes, la vision de loin ne bougera plus, mais avec l'âge, la vision de près va se dégrader. En effet, on devient presbyte vers 43-45 ans. On aura donc besoin de lunettes ou d'une réintervention pour corriger la vision de près si on s'est fait opérer avant d'être presbyte.
"En revanche, si on est myope et déjà presbyte ou proche de la presbytie, on peut traiter les deux troubles visuels en même temps", précise le spécialiste. Quand le laser ne peut pas être utilisé (en cas de cornée trop fragile ou de myopie trop importante), des implants peuvent être la solution."
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