Le mois d'août 2003 avait été particulièrement meurtrier en raison d'une période caniculaire particulièrement forte et inattendue. Ce printemps 2020, marqué par une surmortalité importante liée à la Covid-19, y a souvent été comparé. Le coronavirus a fait plus de morts au printemps 2020 que la chaleur en août 2003, rapporte ce vendredi 18 septembre l'Institut national des statistiques et des études économiques (Insee).
Toutefois, note l'Insee, l'épisode épidémique a été moins "intense" que l'épisode caniculaire. Ainsi, une surmortalité d'environ 27.000 décès a été constatée entre le 10 mars et le 8 mai 2020, contre une surmortalité de 15.000 décès entre le 1er et le 24 août 2003. Cet écart est expliqué en partie par le vieillissement de la population : 27 % des Français ont 60 ans et plus et sont à risque en 2020, contre 21 % en 2003.
En effet, entre 1999 et 2002, 31.700 décès avaient été recensés pendant les 24 premiers jours d'août, alors que 47.000 décès toutes causes confondues (+ 15.300) ont été comptabilisés à la même période en 2003. En 2020, 124.100 décès ont été comptabilisés entre le 10 mars et le 8 mai contre 96.800 en moyenne sur la même période au cours des années 2016-2019, détaille l'Insee.
Comme le montre clairement le graphique ci-dessus, la surmortalité a été plus "concentrée" en 2003 qu'en 2020. En moyenne, 638 décès supplémentaires ont été constatés en moyenne pendant 24 jours en 2003, alors que "seulement" 455 décès supplémentaires ont été observés en moyenne en 2020, mais dans une crise de 60 jours.
L'INSEE met aussi en perspective la surmortalité en fonction des départements. Si lors des deux crises, l'Île-de-France a été fortement touchée, on observe que la canicule avait fortement frappé la région Centre-Val-de-Loire alors que la Covid-19 s'est montrée particulièrement virulente dans le Grand-Est.